Citations sur Là où l'horizon est plat je ne tiens pas : Une vie hors.. (7)
la solitude est faite pour ceux qui savent qui ne sont jamais vraiment seuls.
Quand tu n'as plus peur, tu es fichu. En toutes circonstances.
Chaque chute dépose une couche de neige, qui se transforme en fonction de l'humidité de l'air, de la température, du vent et d'autres paramètres. Après plusieurs chutes de neige, la couverture neigeuse est comme un livre rempli de pages : chaque page est une strate qui raconte l'histoire de la neige qui l'a déposée et de ses transformations. Il est fondamental de savoir compter et lire les pages, autrement dit les couches de neige, pour savoir si on peut être confiant, si les pages sont bien attachées ou bien si le poids d'un homme peut suffire à les faire glisser les unes sur les autres.
Quand tu n'as plus peur, tu es fichu. En toutes circonstances.
La vieillesse est soustraction : on perd des kilos, des centimètres, la vue et ses proches. Le dernier à partir ça a été mon frère Enrico : l'idée de le suivre ne me fait pas peur, ce qui me [[c'est de ne plus couper du bois pour ma femme Nathalie, c'est le bien-être de mon fils devenu homme et parti vivre loin. Jour après jour j'ai l'impression que ma peau se fait plus fine et se tend sous le seul élément en augmentation : les souvenirs - de plus en plus nombreux, de plus en plus encombrants. Ici tout garde mémoire et je garde mémoire de tout : on m'appelle pour mettre fin à des disputes parce que je connais l'histoire de chaque caillou, qu'il serve à délimiter une propriété ou que ce soit un simple galet de la Doire. Je m'y rends d'un pas plus lent qu'autrefois, parce que les dérouillées prises par le passé font payer leurs intérêts. Après tout, ce que j'appelle maux de la vieillesse, c'est peut-être juste des cercles supplémentaires sur les cornes d'un vieux bouquetin. p.31
Là, tu réalises que ça pourrait être toi à la place du cadavre, qu'une distraction peut en un clin d’œil transformer l'être vivant que tu es , tout chaud, avec l'avenir devant soi, en un sac de peau sans lendemain au pied d'une paroi. La montagne nous rappelle qu'on est tous comestibles : elle n'a pas de préférences, mais elle apprécie l'expérience et la sagesse.
La montagne, ça peut être une maison pour ceux qui y sont nés, un refuge pour ceux qui veulent tourner le dos au passé, une prison pour ceux qui ne l'ont pas choisie mais l'ont eue comme destin.