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Critique de Levant


Levant
30 décembre 2017
A défaut de répondre aux seules vraies questions, éternelles rengaines depuis que la pensée a investi le cerveau d'un animal pour en faire un homme, ce petit opuscule de Jean d'Ormesson a le mérite de placer sur un pied d'égalité l'érudit et l'inculte, l'académicien et son lecteur. La différence ne résidera alors plus que dans leur capacité à exprimer ces interrogations. Le second restera coi devant son tourment existentiel. Le premier fera assaut de tournures savantes et alambiquées propres à faire illusion et à le laisser s'imaginer plus proche de la vérité. Mais rendu à sa solitude il sera revenu au même point que le vulgaire.

Ne restera alors plus que croyances et espérances pour ranger les esprits dans des catégories selon leurs réponses qui ne seront jamais qu'hypothèses et produits de conviction. Fondement surtout d'un fructueux commerce des idées mais aussi, l'homme étant ce qu'il est, en particulier avec la cupidité qu'on lui connaît, d'un commerce lucratif bien entendu. De celui qui lui laisse à penser que confort spirituel rime avec confort matériel.

Dieu existe-t-il ? Quelle est sa nature ? En a-t-il une d'ailleurs ? Et toutes les questions découlant de celles-ci, Jean d'Ormesson saura mieux que beaucoup d'autres les mettre en forme. En appelant à son renfort nombre de grands philosophes de sa connaissance depuis que l'écriture nous en colporte les interrogations. Quant à y répondre !

Il y a bien la catégorie des sceptiques, au premier rang desquels se placent les scientifiques, pour tenter d'élucider le mystère de la vie. Leur horizon s'élargit au fur et à mesure qu'ils se dotent de moyens pour scruter l'infini dans les deux directions. Mais le problème avec l'infini c'est qu'on n'en voit jamais le bout justement. Et ça, ça ne peut que rendre philosophes les plus lucides. Pour les autres, ne reste alors que le divertissement pour tenter d'oublier les questions.

Le seul avantage que l'on puisse concéder à la philosophie, c'est Montaigne qui nous l'énonce. Et peut-être l'a-t-il repris d'un de ses prédécesseurs car depuis l'antiquité il n'est pas grand-chose de neuf sous les cieux de l'être pensant : philosopher n'est-ce pas apprendre à mourir ?
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