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Critique de Wictoriane


Dieu est en pétard contre les hommes. Il décide d'en finir avec ses créatures et pour cela d'arrêter le temps. Gabriel s'y oppose. Dieu l'envoie auprès des hommes et des merveilles de la Terre, et lui demande de revenir avec un rapport qui pourrait le convaincre de ne pas les anéantir. Gabriel atterrit auprès du narrateur, Jean d'Ormesson lui-même, censé lui démontrer que l'humanité vaut la peine d'être sauvée.

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Impression mitigée. Jean d'Ormesson est un homme que j'admire beaucoup, j'adore le voir à la télé : j'aime l'entendre et je l'écoute avec déférence, pour autant, je trouve que ces livres manquent un peu de suspens. Jean D'Ormesson a certes une belle écriture, je veux dire que ce qu'il écrit est recherché, sobre, percutant, mais que l'histoire en elle-même est lassante. Peut-être parce qu'elle est un peu trop centré sur l'auteur lui-même, que ce livre est une occasion de plus d'être une sorte de biographie de l'auteur (mais pas du tout un roman comme il est annoncé sur la couverture). C'est un patchwork cousu de fil blanc (les anges !) : des bribes d'instants passés côtoient le présent, on a vraiment l'impression de plonger la tête dans une bassine remplie de pensines comme dans le bureau d'Albus Dumbledore, mais sans surprise.

Dieu ordonne donc à son archange d'aller voir de plus près (en voilà une belle fiction !) :
"Va, une nouvelle fois, à la rencontre des hommes. Observe ce qu'ils font. Et puis reviens me voir, ton rapport sous le bras. (p.50)"

J'ai trouvé pénible, pour ne pas dire agaçant le chapelet d'adjectifs tels que "précieux", "délicieux", "merveilleux", ce qui donne l'impression qu'avec D Ormesson tout le monde, même les personnages les plus vils, ont l'air d'enfants de coeur, ou sont en train de commander leur thé de Cinq heures, comme il se doit. Je n'ai pas aimé les passages non traduits, en latin et autres, ce qui gâche vraiment la lecture.

J'ai bien aimé ce passage où Jean d'Ormesson se souvient du chauffeur de son père, disparu pendant la guerre, peut-être dans une abomination.
"Qu'est-il devenu après nous dans les tourmentes de l'histoire ? Tombé dans les neiges de Russie ? Enterré dans les sables de Tobrouk ou de Marsa-Matrouh ? Poignardé peut-être par un français dans le métro de Paris ? Ecrasé sous les bombes à Hambourg ou à Dresde en 1944 ou en 1945 ? Pris dans les décombres de Berlin à la chute de ce IIIè Reich qui devait durer mille ans ? Décapité à la hache par les bourreaux de Hitler comme le jeune Conrad von Hohenfels dans le roman de Fred Uhlman, "L'Ami retrouvé" ? Que cette page soit pour lui comme quelques fleurs sur sa tombe. (p.69)"

Il est aussi question du "machin", on ne sait pas trop ce que c'est : l'Unesco ? Ce n'est pas très clair, un romancier se doit d'être compréhensible...

Une belle lecture mais pas un roman à proprement parler, plutôt un condensé de souvenirs.




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