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Critique de Williamine


Dans ce roman Orwell dépeint les affres de la création littéraire et poétique traversés par tous les artistes qui refusent toute compromission avec le monde de l'argent, le capitalisme, le système et la société bien pensante.
A travers la vie misérable de Gordon, Orwell nous entraîne tout au long des errements d'un écrivain poète qui veut se consacrer à son art et à lui seul. Il refuse les emplois rémunérateurs, la vie normée et disciplinée des citoyens qui sont dans le système, et ornent leur salon d'aspidistras ...
Si Gordon lutte contre le système, il accepte néanmoins l'aide de sa soeur Julia qui sacrifie pour lui, le seul membre de la famille qui semble doté d'atouts pour « réussir dans la vie », ses maigres économies. Il consent également a accepter l'aide de son ami Ravelston. Ami qui lui-même traverse une profonde crise morale. En effet, Ravelston a beaucoup de mal à concilier ses idéaux socialistes avec son aisance financière. Il n'y peut rien, mais il est né dans l'aisance et n'a pas besoin de travailler pour vivre. Il tente de s'acheter une conscience en aidant son ami Gordon.
Dès le début, Gordon accepte la compromission. Même s'il refuse de se soumettre au dieu argent (money-God), il accepte néanmoins de sacrifier sa famille en la ruinant, ses amis en entraînant chez eux de profondes et douloureuses interrogations existentielles.
Et sa vie amoureuse n'est pas épargnée non plus. Il refuse l'amour de Rosemary sous prétexte que toutes les femmes ont le culte de l'argent et que celui-ci pervertit inévitablement les relations entre hommes et femmes.
Orwell peint la lente mais irrémédiable glissade de Gordon dans l'alcool, la saleté, la misère. Il en arrive à se dire même son art ne vaut plus la peine et il décide d'arrêter d'écrire.
Jusqu'au jour où … il sera rattrapé par le système. Et le Dieu-argent finira pas remporter la bataille.
Roman pessimiste s'il en est, Et vive l'aspidistra ! laisse peu de place aux idéalismes. Face au matérialisme, les idéaux les plus grands doivent un jour ou l'autre rendre les armes, ce n'est qu'une question de temps.
Au delà de la création littéraire qui est le sujet de ce roman, ce combat perdu d'avance n'est-il pas aussi celui des belles et nobles idées, qu'il s'agisse de l'adolescence, de l'humanisme, ... ?
Mais que l'on se console, si cette bataille perdue donne souvent lieu aux plus belles pages de la littérature et de la poésie, alors, on n'a pas vraiment tout perdu ...
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