Pendant plus d'un an, Clément va suivre son ancienne camarade de
Sciences Po, Noémie, devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers. Dans ce livre écrit à quatre mains, c'est l'envers du décor qui nous est offert : les paysans, ceux qui ont à coeur de produire moins mais mieux, ceux qui condamnent la grande distribution, sont en souffrance, aussi bien psychique que physique. Ce livre est un appel : écoutons-les.
J'appréhendais un peu cette lecture. J'ai tendance à voir les choses en noir ou blanc, et en tant que végétarienne convaincue que la viande est un fléau pour la planète, je ne savais pas si le discours de ce livre allait me parler. Grossière erreur. La nuance est importante. Noémie fait partie de ces personnes pour qui le vivant est important, pour qui la vie, c'est la terre, les animaux.
On oublie que derrière les protestations des agriculteurs il y a des gens qui souffrent, un taux de suicides record, un découragement… Parce que tout faire seul, c'est peut-être utopique, alors la communauté prend tout son sens ici. Clients et éleveurs se soulèvent contre les normes pour continuer à produire, mais pas à la chaîne, ce ne sont pas leurs valeurs. Produire moins, mais mieux devrait être la norme.
Certains passages sont parfois difficiles mais cet ouvrage est une nécessité. À lire absolument pour nuancer son discours et comprendre ce qui fait tant souffrir les paysans. C'est un cri du coeur qui a su percer le mien.