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Critique de ange77


ange77
16 décembre 2016
《 Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade. 》
[Jiddu Krishnamurti, philosophe indien (1965-1986)]

« Vivre fou ou mourir libre. Il avait choisi. »
Régis nous laisse un héritage bien peu commun...
Au même titre que son prédécesseur, Sandrine est un thriller psychiatrique noir et addictif, qui ne pourra laisser personne indifférent - une fois de plus...- , malgré un arrière-goût âpre et persistant, ce qui n'est absolument pas négatif pour moi. Au contraire.
J'ai adoré cette suite tout autant que le 1er opus !

« Être quelqu'un sans n'être plus personne.
(...)
La vie en morceaux, les certitudes en miettes. »

Concentré d'émotions à l'état pur.
Authentique maestria littéraire.

(Parce que, non, je ne mâcherai pas mes mots sur cette critique ! - Quitte à paraître un brin dithyrambique, mais juste un brin alors...)

C'est une pépite rare, magnétisante ; vouée à devenir cultissime, si vous voulez le fond de ma pensée =)


Un récit grinçant, brutal, qui bouscule et bouleverse le pauvre lecteur, pris à témoin malgré lui - ou parce qu'il le veut (vaut ? ^^) bien - de la descente aux enfers d'une infirmière "égarée dans les labyrinthes de la dépression"...

« La déprime, à son paroxysme, vous marque de manière si indélébile... »

Sandrine m'a accrochée d'un seul regard, de ceux auxquels il est juste impossible de résister. Un regard qui signifiait une chose :
Suis-moi, maintenant.

Mythifier Régis m'avait rendue plus que malléable à l'inexorable et viscérale attraction que son héritière menaçait déjà d'avoir sur moi - alors même que les premiers jets prenaient à peine forme sur le manuscrit de l'auteur.

« Ombre de l'infirmière psychiatrique qu'elle avait été, à la sollicitude de chaque instant, à l'intérêt sincère pour son prochain. Figure de l'unité 5. Elle avait maintenant rejoint le peloton des âmes en peine. À la blouse près. »


Mon immersion, certes inconditionnelle, dans cette odyssée psychodramatique s'est faite presque machinalement, puisque j'attendais cette suite avec ferveur et impatience, et mon ressenti final, est à son image : sans concession.

C'est donc le coeur fébrile, et encore une fois malmené, que je ressors de cette envoûtante lecture, terriblement marquante et intense.

De vifs sentiments se verront rapidement exacerbés tant l'émotivité qu'ils font naître est réellement palpable, étouffante, incontrôlable. Tel un maëlstrom d'émotions qui vous prend à la gorge.
À la limite de l'irrespirable, de l'indigeste...

« Tuer oui, mais salement, et surtout faire mal. Donner la mort sans redouter la sanction, s'acharner sans relâche, laisser libre cours au tumulte sanguinaire. La violence qui brise et perce, saoule et soulage, dérive les rêves, puis délaisse et lasse. Délice hélas... »

Cependant, en virtuose des mots et des perceptions, James Osmont réussi à donner à son oeuvre une musicalité propre, qui par définition, enivre ceux qui entrent dans la danse.
Sa plume, toujours aussi percutante, acérée et cruellement obsédante, a su garder toute la violente poésie (ou poétique violence ? - je n'ai toujours pas réussi à me décider quant au juste choix des termes), alliée à la dureté des thèmes abordés, qui font tout son charme.
Et si l'on convient en prime d'une réelle évolution dans l'écriture, on a alors plus qu'une seule hâte : "à quand le 3ème opus ?"

Régis n'était qu'un prémice dans ce monde immonde, reflet de la société infecte, et néanmoins meurtrie par ces sombres évènements surmédiatisés qu'on a connu il n'y a malheureusement pas si longtemps...
L'histoire de Sandrine reste dans la même veine, pire même, elle s'y complaît.

« Plus de quatre-vingts morts...

Et de l'indécence à la pelle. Mais à cette heure-ci, on ne savait pas grand-chose encore du fameux camion blanc de Nice. Les envoyés spéciaux meublaient et parlaient au conditionnel, interviewaient l'émoi, filmaient la stupeur... Jusqu'à ce micro scandaleux, tendu à un pauvre homme assis en pleine rue, près de la dépouille de sa femme... »


Le coquin en avait gardé sous l'coude ! :

L'écrivain n'en avait pas fini avec nous, lecteurs avides de toutes ces sensations si particulières que seuls les livres qu'on aime savent nous procurer :)
Sans honte, on culpabilisera à peine du voyeurisme engendré par tant de réalisme.


Lors d'un échange sur Facebook, ce dernier me disait qu'il avait parfois l'impression de proposer d'avantage une expérience qu'un livre...
De fait, c'est exactement ça !
D'autant plus si vous décidez de vivre ladite expérience agrémentée en fond sonore de la bande-son qui lui est dévolue [à l'instar de Régis..., et pour cause].

À vous, maintenant ! :
Osez l'expérience ultime, irai-je jusqu'à dire "l'expérience interdite", (musico-)littéraire, et fondamentalement originale, car s'il en est une qui mérite d'être vécue, c'est bien celle-ci...
(Mais attention, il vous faudra passer le test Régis auparavant ;))


À cette fin, je vous propose de prendre directement contact avec James Osmont sur sa page Facebook (vous découvrirez un homme extrêmement sympathique et disponible) [1]
- ou de vous connecter sur Amazon où vous trouverez les versions numériques et brochées de ses 2 romans à des prix très abordables [2]
Pour l'écoute des morceaux choisis, c'est par ici [3]

[1] https://m.facebook.com/profile.php?id=100002071790296

[2] https://www.amazon.fr/James-Osmont/e/B01BVJCFQ0/ref=sr_ntt_srch_lnk_1?qid=1481204891&sr=8-1

[3] http://www.youtube.com/playlist?list=PLq6KVrsFRCtrehqKlYgmq0-YedHP0g5dI

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