Préface :
«La dépression molle, ce feu de tourbe… consumait lentement Sandrine à présent. »
Sandrine, qui est-ce ?
Sandrine est un des personnages-clés de ses deux romans. C’est le deuxième livre de James Osmont, qui nous offre, après son premier roman Régis. On va à sa rencontre, on la découvre dans son histoire personnelle et surtout on voit les effets dévastateurs, suite à la finale de Régis.
«Dans un concours de circonstance inouï, le baladeur n’avait donc pas été mis sous scellés… Mais Sandrine ne l‘avait pas non plus réclamé. Il était venu à elle. Offert par une de ses collè-gues lors d’une visite dans sa chambre d’hôpital, après son «malaise».
Les personnages :
On y retrouve un personnage important ‘’Prédateur’’, qui est également dans le livre Régis. On le suit attentivement. On y découvre également des nouveaux personnages, qui nous touchent ou qui nous laissent indifférents. On mentionne aussi ‘’Régis’’ car il touche de près ou de loin, les personnages dans ce roman.
La quatrième de couverture :
Elle ressemble beaucoup à la première, je crois que l’image parle d’elle-même. On ne peut pas se tromper, elle nous indique encore une fois, à quelle catégorie, le livre appartient.
«Une pancarte lisible par tous : ‘’Je suis malheureuse, foutez-moi la paix’’. Un étendard : ’Soyez indulgent’’.» Son drapeau blanc : ‘’Allez tous vous faire foutre’’! » - Sandrine
Accablant, Déroutant, Malfaisant
Elle est également une infirmière qui travaille à l’hôpital, qui était porche de Régis. On ressent vraiment le désespoir qui l’envahit à la suite des événements. Elle ne sent plus fonctionnelle dans son métier, elle est vraiment dépassée par tout ce qui lui arrive. Elle est un personnage à la fois attachant, vulnérable et complexe. On aime la suivre et on compatit avec elle dans son quotidien. On sent qu’elle perd ses repères et elle essaie quand même de s’en sortir même si l’inévitable peut arriver, si on n’y prend pas garde.
Je mets en garde…Sandrine c'est une pente abrupte, d’où le mal de vivre, l’anxiété et la détresse sont au rendez-vous… et plus que cela… comment le dire…
Mes impressions :
James Osmont m’impressionne encore par son écriture claire, visuelle et puissante. Il respecte bien le thème de son roman, on différencie bien les caractères de ses personnages. James le précise bien : ils sont vraiment orientés par des traits psychologiques. Et c’est assez réussi, je trouve. Il contient certains passages assez difficiles à lire et on comprend aussi au fil de l’histoire, pourquoi les personnages sont devenus ce qu’ils sont avec le temps.
Il me surprend aussi par sa plume par endroits violentes, tourmentées et destructives que l’on trouve dans certains passages du roman. Il nous fait vivre toutes sortes d’émotions, à travers Sandrine et ses personnages. Je suis restée étonnée de découvrir également ‘’Prédator’’ sous un autre angle, moi qui le déteste dans Régis.
«Plus que tout, ‘’Sa chose’’ lui manquait. Régis se vengeait de la manière la plus imprévue : hantant son esprit et son corps. Léonard-Prédateur avait pris un ‘’coup de vieux’’»
Le contenu :
C’est un livre qui se lit bien, il est très bien construit, les chapitres ne sont pas longs et la lecture est compréhensible en soi. Je dois avouer que je le lis par petites doses. Comme dans le premier, on retrouve aussi des sous-titres, le temps et l’heure, qui restent des repères, au cours de l’histoire. On reprend aussi une forme de poème, qui s’intègre, au fil des pages.
Ce qui retient mon attention, il aborde aussi un thème encore fragile, tabou, c’est celui de la maladie mentale. Il aborde aussi d’autres traits de personnalités, qu’on retrouve à travers les personnages.
Je constate qu’il amène très bien ses sujets, il prend un vocabulaire accessible et il sait toucher une corde sensible, pour tout lecteur. Le roman est assez bien organisé, on sent une recherche effectuée derrière, et on y trouve un petit lexique à la fin.
«Non, les gens ne changent pas. Les postures fatiguent plutôt, et les masques finissent par tomber…Plus de quatre-vingt morts…C’est ça la fête ? Le 14 juillet ? La France ? Elle avait même pas trente ans… »
Un petit rappel :
James Osmont fait partie dorénavant de mes auteurs préférés. C’est un auteur sympathique, au risque de me répéter et qui est également proche de ses lecteurs. Il possède une bonne écoute et il n’hésite pas à nous donner des points de repère pour ses deux romans. Je mets également le lien pour le contacter :
Page Facebook: https://www.facebook.com/josmontphotos/
Son site: http://josmontphotos.jimdo.com/
Et pour tout amateur de musique, il contient également une bande sonore, qu’on retrouve sur you tube, de la même façon, que celle de Régis.
Et pour finir :
C’est un très bon moment de lecture même si ce n’est pas toujours un livre facile à lire. Je crois que ça m’a pris du temps avant de lire Sandrine et également de finaliser ma critique de Régis. Je pense que c’est venu me bouleverser bien plus que je ne le croyais.
Régis reste un personnage à part et il occupe une place spéciale dans mon cœur mais Sandrine c’est différent, à travers elle, je trouve qu’il contient un message d’espoir, vers la fin. J’apprécie de la découvrir un peu plus, dans ce livre. On découvre qui elle est et c’est là qu’on constate vraiment que Régis vient basculer les destins de près ou de loin des personnages.
James Osmont possède le talent de conter une histoire, de nous faire réagir et à sa façon, de nous faire une prise de conscience. Il faut bien choisir le moment pour le lire, car on n’en ressort pas toujours indemne.
«Régis manquait de tout, mais il avait été de ces personnes qui marquent, se lient mentalement à vous, s’aimantent sans que vous le vouliez forcément ou que vous vous en rendez tout à fait compte…»
Et pour vous convaincre :
Sandrine est une belle découverte de 2017 et c’est un gros coup de cœur pour James et ses deux livres. Il nous offre aussi un monde à part, tout comme ses personnages-clés.
Son roman est également numérique sur Kobo et on peut contacter l’auteur également pour avoir les livres papiers. On peut aller voir la critique d’Angie à lire et les autres membres sur Babelio. Pour terminer, c’est important de les lire en ordre, si on veut bien comprendre la suite avec Sandrine et surtout il faut bien faire des liens pour avoir une meilleure compréhension.
Siabelle
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《 Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade. 》
[Jiddu Krishnamurti, philosophe indien (1965-1986)]
« Vivre fou ou mourir libre. Il avait choisi. »
Régis nous laisse un héritage bien peu commun...
Au même titre que son prédécesseur, Sandrine est un thriller psychiatrique noir et addictif, qui ne pourra laisser personne indifférent - une fois de plus...- , malgré un arrière-goût âpre et persistant, ce qui n'est absolument pas négatif pour moi. Au contraire.
J'ai adoré cette suite tout autant que le 1er opus !
« Être quelqu'un sans n'être plus personne.
(...)
La vie en morceaux, les certitudes en miettes. »
Concentré d'émotions à l'état pur.
Authentique maestria littéraire.
(Parce que, non, je ne mâcherai pas mes mots sur cette critique ! - Quitte à paraître un brin dithyrambique, mais juste un brin alors...)
C'est une pépite rare, magnétisante ; vouée à devenir cultissime, si vous voulez le fond de ma pensée =)
Un récit grinçant, brutal, qui bouscule et bouleverse le pauvre lecteur, pris à témoin malgré lui - ou parce qu'il le veut (vaut ? ^^) bien - de la descente aux enfers d'une infirmière "égarée dans les labyrinthes de la dépression"...
« La déprime, à son paroxysme, vous marque de manière si indélébile... »
Sandrine m'a accrochée d'un seul regard, de ceux auxquels il est juste impossible de résister. Un regard qui signifiait une chose :
Suis-moi, maintenant.
Mythifier Régis m'avait rendue plus que malléable à l'inexorable et viscérale attraction que son héritière menaçait déjà d'avoir sur moi - alors même que les premiers jets prenaient à peine forme sur le manuscrit de l'auteur.
« Ombre de l'infirmière psychiatrique qu'elle avait été, à la sollicitude de chaque instant, à l'intérêt sincère pour son prochain. Figure de l'unité 5. Elle avait maintenant rejoint le peloton des âmes en peine. À la blouse près. »
Mon immersion, certes inconditionnelle, dans cette odyssée psychodramatique s'est faite presque machinalement, puisque j'attendais cette suite avec ferveur et impatience, et mon ressenti final, est à son image : sans concession.
C'est donc le coeur fébrile, et encore une fois malmené, que je ressors de cette envoûtante lecture, terriblement marquante et intense.
De vifs sentiments se verront rapidement exacerbés tant l'émotivité qu'ils font naître est réellement palpable, étouffante, incontrôlable. Tel un maëlstrom d'émotions qui vous prend à la gorge.
À la limite de l'irrespirable, de l'indigeste...
« Tuer oui, mais salement, et surtout faire mal. Donner la mort sans redouter la sanction, s'acharner sans relâche, laisser libre cours au tumulte sanguinaire. La violence qui brise et perce, saoule et soulage, dérive les rêves, puis délaisse et lasse. Délice hélas... »
Cependant, en virtuose des mots et des perceptions, James Osmont réussi à donner à son oeuvre une musicalité propre, qui par définition, enivre ceux qui entrent dans la danse.
Sa plume, toujours aussi percutante, acérée et cruellement obsédante, a su garder toute la violente poésie (ou poétique violence ? - je n'ai toujours pas réussi à me décider quant au juste choix des termes), alliée à la dureté des thèmes abordés, qui font tout son charme.
Et si l'on convient en prime d'une réelle évolution dans l'écriture, on a alors plus qu'une seule hâte : "à quand le 3ème opus ?"
Régis n'était qu'un prémice dans ce monde immonde, reflet de la société infecte, et néanmoins meurtrie par ces sombres évènements surmédiatisés qu'on a connu il n'y a malheureusement pas si longtemps...
L'histoire de Sandrine reste dans la même veine, pire même, elle s'y complaît.
« Plus de quatre-vingts morts...
Et de l'indécence à la pelle. Mais à cette heure-ci, on ne savait pas grand-chose encore du fameux camion blanc de Nice. Les envoyés spéciaux meublaient et parlaient au conditionnel, interviewaient l'émoi, filmaient la stupeur... Jusqu'à ce micro scandaleux, tendu à un pauvre homme assis en pleine rue, près de la dépouille de sa femme... »
Le coquin en avait gardé sous l'coude ! :
L'écrivain n'en avait pas fini avec nous, lecteurs avides de toutes ces sensations si particulières que seuls les livres qu'on aime savent nous procurer :)
Sans honte, on culpabilisera à peine du voyeurisme engendré par tant de réalisme.
Lors d'un échange sur Facebook, ce dernier me disait qu'il avait parfois l'impression de proposer d'avantage une expérience qu'un livre...
De fait, c'est exactement ça !
D'autant plus si vous décidez de vivre ladite expérience agrémentée en fond sonore de la bande-son qui lui est dévolue [à l'instar de Régis..., et pour cause].
À vous, maintenant ! :
Osez l'expérience ultime, irai-je jusqu'à dire "l'expérience interdite", (musico-)littéraire, et fondamentalement originale, car s'il en est une qui mérite d'être vécue, c'est bien celle-ci...
(Mais attention, il vous faudra passer le test Régis auparavant ;))
À cette fin, je vous propose de prendre directement contact avec James Osmont sur sa page Facebook (vous découvrirez un homme extrêmement sympathique et disponible) [1]
- ou de vous connecter sur Amazon où vous trouverez les versions numériques et brochées de ses 2 romans à des prix très abordables [2]
Pour l'écoute des morceaux choisis, c'est par ici [3]
[1] https://m.facebook.com/profile.php?id=100002071790296
[2] https://www.amazon.fr/James-Osmont/e/B01BVJCFQ0/ref=sr_ntt_srch_lnk_1?qid=1481204891&sr=8-1
[3] http://www.youtube.com/playlist?list=PLq6KVrsFRCtrehqKlYgmq0-YedHP0g5dI
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Ah!!! Sandrine, Sandrine, SANDRINE…. Comment prendre du recul dans le métier que tu fais ? Comment ne pas t'attacher aux personnes ? Comment t'imposer cette distance salvatrice, alors que tu n'es qu'humaine ? La mort de Régis t'a anéanti et te fais basculer du côté obscure, te pousse dans tes retranchements et t'oblige à faire le choix de la vie ou de la mort !
Après Régis, qui fut un réel coup de coeur et coup au coeur, j'attendais frénétiquement la sortie du second opus de James Osmont. Et je suis loin d'être déçue, c'est même bien tout le contraire !
Avec Sandrine, l'auteur reste dans son univers psychiatrique, mais sa plume prend en maturité et quel talent, quelle érudition ! Un vrai bonheur, son style reste inédit avec une grande qualité. Les références musicales nous accompagne toujours ainsi que des références médicales précises.
On ne peut qu'aimer ou détester Sandrine ! Soit on a de l'empathie pour elle, pour sa douleur et sa lente descente dans une dépression, dont on ne sait pas si elle en sortira indemne.Elle se retrouve de l'autre côté du miroir et passe d'infirmière à patiente ! Comment cela peut-il être vécu par une infirmière en psychiatrie ? James Osmont rappel aux simples être humains que nous sommes, que le personnel en psychiatrie est loin d'être infaillible ! Se sont avant tout des hommes et des femmes de bonnes volontés qui se retrouvent dans ce milieu sûrement par choix et non par dépit ! Nous avons tendance, nous simples mortels, à oublier que le cerveau humain est une vraie machine complexe et l'auteur nous le rappel si bien ! Une dépression est encore considérée par certaines personnes comme des états d'âmes d'une personne, de préférence une femme, qui s'écoute trop ! N'en déplaise à beaucoup c'est une maladie et l'auteur le rappel bien ! Une maladie dont on ne peut se sortir seul et là, la force de James Osmont est de faire passer la pilule auprès d'un lectorat qui pourra se dire : »ah oui, c'est ça ? bein merde alors ! »
L'auteur plonge de plus en plus dans la noirceur de l'être humain avec un nouveau personnage torturés et tortueux. La perversion était déjà présente dans Régis, mais avec Sandrine, l'auteur présente un personnage complètement barré, je dis bien présente, car l'auteur ne décrit que les prémices des horreurs potentielles de Thorsten, un monstre en devenir, qui nous livre ses noirs désirs et noirs dessins !
Merci pour ce plaidoyer, merci de tenter une explication scientifique auprès des néophytes que nous sommes, car on ne peut refermer un livre de James Osmont, sans avoir élargi son vocabulaire scientifique et psychiatrique.
J'ai beaucoup aimé que Sandrine « colle » à l'actualité, à nos vies. L'influence et le ressenti de Sandrine dans tout son désarroi qui tente de garder un équilibre, malgré une actualité toute en noirceur ! J'ai trouvé ça bon et tellement rare d'avoir un livre qui colle autant aux faits du monde et à la vie mondiale, que je ne peux que le souligner ! les faits sont tellement récents que cela en est déconcertant de réalisme !
Je vois poindre une suite, à la hauteur des deux premiers opus, encore plus noir certainement ! Car oui l'homme est profondément torturé et ne se lasse pas de nous étonner, comme le fera certainement l'auteur, qui je l'espère ne me fera pas languir trop longtemps.
Cette lecture ne pourra laisser indifférent ! On referme Sandrine en se posant mille questions et en étant soufflé, physiquement et moralement ! Malgré tout on en redemande, c'est que James Osmont est certainement un très bon auteur qui sait captiver son lecteur.
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Mercredi 6 avril 2016 - 7h29
Veillée avec les 《indignés de la République》.
Le mouvement 《Nuit Debout》, bien qu'hétéroclite, s'était étendu à de nombreuses villes de France.
Léonard, lui, s'était bien amusé pendant ces heures passées sur la place de la mairie, au milieu de manifestants disparates et grelottants. Quelques dizaines de militants d'un jour où de toujours, des syndicalistes grisonnants, des sans sommeil opportunistes, de l'étudiant 《génération Y》nouvellement encarté, au punk à chien de passage : un conglomérat à l'insomnie volontaire et aux convictions mal dégrossies. Ils servaient un objectif qu'ils espéraient commun, mais que personne n'était vraiment capable de définir, malgré la ronde du micro, la buvette à sourires et un sens aigu du respect mutuel. La cause était pourtant celle de toujours, et bien la seule qui vaille : le rêve d'un 《 Autre Monde》, de lendemains qui chantent, et de l'herbe qui pourrait sans doute être plus verte aussi... Si on le voulait bien.
Mais d'abord, être contre. A priori.
Maman n'allait plus le faire chier maintenant, défoncée au Zopiclone. Double dose. Il essayait d'en avoir toujours de côté... Pour quelques heures, il serait peinard. Il faudrait simplement ne pas rater l'auxiliaire de vie dans la matinée, et avant cela, le passage de l'infirmière à domicile vers 8h, avec sa précieuse barquette de pilules : la garantie de sa tranquillité... L'accident vasculaire cérébral de la daronne avait en effet scellé sa prise d'autonomie trois ans plus tôt : paraplégie, paralysie faciale, aphasie partielle, escarre au sacrum... Le prix de la bibine, du cholestérol et du paquet de clopes journaliers depuis trente ans. Elle l'avait bien cherché !
Débourbé, évidé, cureté, le noyau pourri d'un narcissisme gâté. Sans cesse rabâchée, remâchée, remise sur la table, la dépression est le fruit d'un arbre aux insatisfactions. Dans une société du plaisir, où l'on se doit de jouir de la vie, de ses partenaires, de son temps libre et de l'image que l'on a de soi ; l'accomplissement personnel est à l'âme ce que le bézoard est à l'estomac des herbivores.
Un poids mort, calcifié et baigné d'acide ; censé faciliter la digestion, il impose en fait une pesanteur, impossible à rendre, à extraire du plus profond de son ventre, à toucher du bout des doigts... Pareil à un inaccessible objectif.
Un samedi à l'aventure...
Ils avaient bien fait de s'équiper de bottes et de manches longues. Des rats, des chouettes et des serpents; et quelle autre faune encore peuplerait ce site dangereux, enfoui et corrodé ?.... une pépite pour les photographes explorateurs. Pleine d'humanité et de souvenirs aussi, sûrement...
Au milieu des fourrés urticants et des massifs de fougères, la ruine était entourée de prés puant l'ail sauvage, infestés d'orties virulentes, de joncs pointus, de gratterons tenaces et de bouquets de reine des prés... Noircie et désolée, mais aussi porteuse de promesses.
Catholiques pratiquants, leurrés par le dogme, à la rigueur anxieuse et au jugement facile ; les parents de Sandrine avaient élevé leur fille dans le culte du Saint Esprit et des saintes apparences. Des pisse-vinaigres, préférant les croyances infaillibles aux hésitations du débat... Un traumatisme avait refermé ces gens pourtant naturellement tournés vers les autres. Puisqu'il fallait accepter le destin dicté par la puissance supérieure et miséricordieuse, serrer les dents et "tendre l'autre joue", enferrés dans la culpabilité judéo-chrétienne fondamentale ; alors oui, leur vie après le drame n'avait plus été qu'un long étranglement...