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Critique de andman


Telle l'aiguille de la boussole invariablement orientée vers le pôle Nord magnétique, Mika Etchebéhère, dans son attachement au concept marxiste de la lutte des classes, fût attirée sa vie durant par la défense de la cause prolétarienne.
Cette passion pour les destinées de la classe ouvrière se doublait chez Mika d'une aversion profonde pour le fascisme qu'elle combattra les armes à la main.

Comment ne pas s'intéresser au parcours de vie exemplaire de cette exilée, née en Argentine en 1902 et qui vécut la majeure partie de sa vie à Paris entourée d'amis intellectuels !
Comment ne pas être ému par son amour indéfectible pour Hipólito, l'étudiant maladif de Buenos-Aires, avec lequel elle découvrira l'Europe des années trente et notamment la montée de l'hitlérisme au coeur même de Berlin !
Comment ne pas être impressionné par l'audace de la jeune femme devenue pendant la guerre civile espagnole capitaine d'une compagnie de miliciens du POUM (Parti Ouvrier d'Unification Marxiste), encourageant ses hommes sous la mitraille fasciste !
Comment ne pas être bouleversé par le courage de la sympathisante trotskiste, kidnappée par la police stalinienne mais refusant la moindre compromission avec ses geôliers !
Comment ne pas être attendri par la vieille dame encourageant les étudiants de la Sorbonne pendant les événements de mai 68 !

« La Capitana » est un vibrant hommage rendu par Elsa Osorio à sa compatriote Mika Etchebéhère disparue à Paris à l'âge de 90 ans. L'auteure argentine a effectué un impressionnant travail de recherche à partir des notes éparses de Mika et des témoignages d'amis, de connaissances, de personnes qui l'ont côtoyée.

Deux particularités apportent de la vivacité à ce roman biographique publié en 2012 :
• Des paragraphes en italique s'intercalent au milieu de certains chapitres ; ils apparaissent à bon escient et permettent à l'auteure de s'adresser directement à l'héroïne.
• Une chronologie à première vue aléatoire des événements marquants de la vie de Mika, en définitive parfaitement maîtrisée, avec laquelle le lecteur se familiarise rapidement.

« La Capitana » fait partie de ces bons livres où l'osmose entre un auteur et un personnage historique se repère au premier coup d'oeil. Il m'a permis cette semaine de faire simultanément la connaissance de deux grandes dames ; les dieux de la littérature font parfois preuve d'une belle générosité !
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