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Critique de Piwai


Même si les mémoires de Joukov sont parues, il ne faut pas s'y fier, entre censure et réécriture de l'Histoire selon les auteurs, qui ont effectué un travail important sur ce personnage hors normes et le mettre à portée de tous. J. Lopez, spécialisé dans la seconde guerre mondiale, à commis différents ouvrages à ce sujet de grande qualités.
Même si la biographie est celle du maréchal Joukov, l'ombre de Staline rodé dans toute l'oeuvre tellement leurs destins sont imbriqués.

Première partie un peu lente, détaillée, mettant en parallèle la montée de la carrière de Joukov avec l'avènement et la consolidation du régime bolchevique de la Russie de l'entre deux guerres. Joukov n'est pas encore suffisamment important pour avoir été victime des grandes purges politiques qui décapitèrent l'armée. Même si le sujet est intéressant il reste présenté de façon académique et presque ennuyeuse.
Vu le pavé, là le lâche abandon guette.

Mais...

La deuxième partie, celle de l'avènement du chef de guerre Joukov, jusqu'aux plus hautes fonctions militaires et étatiques, est passionnante.
Les différentes batailles sur le front de l'Est sont bien exposées, ainsi que les batailles militaro-politiques et celles des egos entre les grands chefs d'armée, orchestrées le plus souvent par un Staline omniprésent.
Un reproche, la bataille pour Stalingrad est trop vite abordée à mon goût, heureusement il existe des ouvrages specifiques sur ce tournant historique de la WW2.
A mon avis, sur ce chapitre, l'oeuvre ne met pas assez en exergue l'effroyable coût humain de toutes ces batailles ; elle reste très descriptive, distanciée.

Grandeur et déclin d'une icone militaire et guerrière.
La troisième et dernière partie raconte le destin après guerre de celui qui aurait pu être le maître du Kremlin s'il avait été plus politique, selon les auteurs.
Cette partie est plus superficielle et présente parce que la vie et l'oeuvre de Joukov ne sont pas terminées, mais elle semble superfétatoire. La légende Joukov, chef de guerre majeur de la WW2, atteint son zénith avec la prise de Berlin ; la vie politique désordonnée d'un militaire jusqu'à la moelle, personnage d'envergure imprégné de stalinisme, n'a que peu d'importance s'il ne peut simposer au sommet ; il est et restera celui "qui a vaincu Hitler " militairement.

Les auteurs, tout en restant plutôt favorables à Joukov sans verser dans l'hagiographie, mettent bien en exergue ses nombreux défauts, dont son incommensurable vanité, et livrent une biographie qui intéressera fortement les passionnés de cette époque.
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