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Critique de Bookycooky


Roukiata Ouedraogo raconte avec beaucoup de tendresse une enfance africaine, la sienne au Burkina Faso. Des souvenirs trés personnels, émouvants et sincères qu'elle se remémore alors qu'elle est déjà en France et s'apprête à passer sa journée en tant que marraine de la Journée Internationale de la Francophonie. Un voyage initié à Fada N'Gourma, alors qu'elle n'a que neuf mois juchée sur le dos de sa mère, une belle femme forte et intelligente qui va affronter des situations de difficultés extrêmes avec sept enfants, face à l'absence forcée du père.....
Burkina Faso un des pays les plus pauvres et les plus corrompus d'Afrique, que nous découvrons ici à travers l'histoire tragique de la famille Sankaké. du combat de la mère pour le retour du père et pour ses enfants , l'écrivaine en allège le mélo en y insérant tendresse et humour, suscités par moult détails et événements d'un pays socialement et économiquement dans le chaos. Des vieilles voitures appelées " au revoir la France" y entament leur seconde vie , des passagers de cars, sans cartes d'identité descendent et prennent un détour à pied avant un barrage de contrôle de police et y sont recueillis après, les femmes jouent au foot en pagne durant les « Matchs des mamans », et bien sûr ces galettes délicieuses que confectionne la mère et les vend pour survivre.....Mais les réalités du pays font plus révolter que sourire . Une justice inexistante laissée aux bons soins de procureurs dans leurs Mercedes flambant neuves, alors que le gouvernement ne paie plus depuis des mois ses fonctionnaires, dont les policiers de prisons , qui frustrés s'en prennent aux prisonniers.....bref une vie laissée au bon soin d'un destin de fortune et de la chance.

Ouedraogo retourne aussi de temps en temps au présent, à cette fameuse Journée Internationale de la Francophonie pour jeter quelques piques inoffensives aux autorités françaises et à l'usage du « gros gros français », “-Je vous laisse aller vous sustenter.- Vous me laissez quoi ?” . Elle aime bien secouer le cocotier comme sa mère 😁, à qui d'ailleurs elle rend un bel hommage par le biais de ce très beau livre .

J'aime beaucoup la Littérature africaine, surtout celle nigérienne, qui cumule un nombre étonnant d'écrivaines et écrivains talentueux. Ce livre est ma première incursion au Burkina Faso et j'en suis ravie. Une lecture que je conseille vivement .
Et merci Bison, à vrai dire sans toi je n'aurais pas lu ce livre, et cela aurait été très dommage. Comme quoi encore un avantage de Babelio et des amis babeliotes.

« L'impératif moral est inconditionnel. »

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