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EAN : 9782266314206
240 pages
Pocket (03/03/2022)
3.89/5   192 notes
Résumé :
Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d’enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère. Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l’injustice qui les frappe avec l’arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère. Cette femme, grande et belle, un « roc » restée seule pour élever ses sep... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (103) Voir plus Ajouter une critique
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sur 192 notes
Roukiata Ouedraogo raconte avec beaucoup de tendresse une enfance africaine, la sienne au Burkina Faso. Des souvenirs trés personnels, émouvants et sincères qu'elle se remémore alors qu'elle est déjà en France et s'apprête à passer sa journée en tant que marraine de la Journée Internationale de la Francophonie. Un voyage initié à Fada N'Gourma, alors qu'elle n'a que neuf mois juchée sur le dos de sa mère, une belle femme forte et intelligente qui va affronter des situations de difficultés extrêmes avec sept enfants, face à l'absence forcée du père.....
Burkina Faso un des pays les plus pauvres et les plus corrompus d'Afrique, que nous découvrons ici à travers l'histoire tragique de la famille Sankaké. du combat de la mère pour le retour du père et pour ses enfants , l'écrivaine en allège le mélo en y insérant tendresse et humour, suscités par moult détails et événements d'un pays socialement et économiquement dans le chaos. Des vieilles voitures appelées " au revoir la France" y entament leur seconde vie , des passagers de cars, sans cartes d'identité descendent et prennent un détour à pied avant un barrage de contrôle de police et y sont recueillis après, les femmes jouent au foot en pagne durant les « Matchs des mamans », et bien sûr ces galettes délicieuses que confectionne la mère et les vend pour survivre.....Mais les réalités du pays font plus révolter que sourire . Une justice inexistante laissée aux bons soins de procureurs dans leurs Mercedes flambant neuves, alors que le gouvernement ne paie plus depuis des mois ses fonctionnaires, dont les policiers de prisons , qui frustrés s'en prennent aux prisonniers.....bref une vie laissée au bon soin d'un destin de fortune et de la chance.

Ouedraogo retourne aussi de temps en temps au présent, à cette fameuse Journée Internationale de la Francophonie pour jeter quelques piques inoffensives aux autorités françaises et à l'usage du « gros gros français », “-Je vous laisse aller vous sustenter.- Vous me laissez quoi ?” . Elle aime bien secouer le cocotier comme sa mère 😁, à qui d'ailleurs elle rend un bel hommage par le biais de ce très beau livre .

J'aime beaucoup la Littérature africaine, surtout celle nigérienne, qui cumule un nombre étonnant d'écrivaines et écrivains talentueux. Ce livre est ma première incursion au Burkina Faso et j'en suis ravie. Une lecture que je conseille vivement .
Et merci Bison, à vrai dire sans toi je n'aurais pas lu ce livre, et cela aurait été très dommage. Comme quoi encore un avantage de Babelio et des amis babeliotes.

« L'impératif moral est inconditionnel. »

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Quelle bulle de fraîcheur que ce roman. Une lecture qui m'a fait le plus grand bien. Merci à l'auteure, Roukiata Ouedrago pour ce voyage intime au coeur de l'Afrique.

La famille Sankalé est une famille africaine du Burkina-Faso, une femme, un mari et sept enfants dont la petite dernière Yasmina, collée au dos de sa mère dans une pagne. Tout va bien pour cette famille jusqu'au jour où le père est accusé d'un vol de trésorerie et envoyé en prison. Compté de ce jour, la famille ne pourra compter que sur la hargne et le courage infaillible de la mère, Djelila pour palier à la famine, aux ragots, aux regards biaisés. Jamais elle ne croira son mari fautif et jusqu'au bout elle donnera tout ce qu'elle peut pour libérer son mari et faire vivre ses sept enfants avec ses petits moyens dont la vente de galettes au miel.

Ce premier roman est de toute beauté. L'ambiance africaine y est bien transmise, les odeurs, les coutumes, l'amour des uns et des autres. Il y a beaucoup de force et de foi dans cette histoire, beaucoup de lumière aussi. J'ai raffolé de ce portrait de femme courageuse et combative puis ce portrait du père déçu des hommes qui préférera s'agenouiller au milieu de légumes, verdures et solitude loin des hommes.

Ce roman transpire de soleil africain, c'est un hymne à la vie, à la solidarité, un très beau combat de femme, de mère, racontée par une enfant haut perchée sur le dos de sa mère. Et devenue femme à son tour.

Un roman qui en cette période trouble m'a fait le plus grand bien. Ce que j'en retiendrai au-delà de tout ce que je viens de citer, c'est l'Amour. Celui qui panse, soigne, porte, libère et ouvre ses bras à l'espoir d'un monde meilleur.
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Et je suis là à allumer la radio, le genre où tu mettais 6 grosses piles dedans pour faire crachoter de la musique ou une chronique de France Inter. J'écoute cette odeur de poulet qui mijote. Des parfums de cuisine et d'enfants qui jouent dans la cour, autour d'un ballon ou d'un vieux pneu usagé. La voisine prépare des galettes au miel. Un délice, un retour en enfance. Au son des tam-tam, la nuit se profile, la lune se défile, les étoiles illuminent. Une soirée autour d'une bière chaude, des femmes en pagnes, l'ambiance africaine.

Et je suis là à tourner dans mon lit, entièrement nu, comme un ver de terre dans une assiette de piment. J'écoute l'absurdité de la vie - ou celle de l'administration burkinabè. Parfois les deux sont de concert. Mais la musique est différente. C'est celle d'une femme, celle d'une épouse, celle d'une mère qui se bat ensemble pour n'en faire qu'une et pour sortir son mari de prison, au son de l'injustice ou de l'incompétence.

Et je suis là à sentir cette force, ce parfum d'abnégation et d'arachide, ce pouvoir et cette envie dédiés aux femmes, à la mère de Roukiata qui la porte toujours sur son dos, le pagne serré, corps contre corps. La petite observe à hauteur d'hommes - ou de femmes en l'occurrence. Une histoire de femme, une histoire d'accent, une histoire de piment.

Épilogue : tandis que je finis tranquillement ma bière, dans le silence de la latérite, Roukiata revient sur un sujet sensible qui lui tient à coeur, le coeur d'une enfant, d'une fille, d'une femme, un sujet qui la touche, l'émeut, l'enrage, le drame qui bouleverse l'enfance de millions de petites filles comme elle, l'excision.
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Voici une très belle histoire. Une histoire de vie ou plutôt un témoignage car tout ce qui est dit, décrit, ici n'est que pure vérité.
Cette histoire est une vraie ouverture sur le Burkina-Faso et sur les us et coutumes (famille, école, mariage, excision...) des Burkinabés, mais aussi le constat d'une corruption organisée et d'une justice qui porte mal son nom, et dont de père de l'auteure a souffert.
C'est aussi et surtout l'histoire d'une femme extraordinaire, la mère de Roukiata qui a tout mis en oeuvre pour sauver et éduquer ses sept enfants, pendant toutes ces difficiles années. Une femme courageuse, obstinée, travailleuse, solide et toujours debout, digne.
« En Afrique, beaucoup de femmes font preuve de courage au quotidien, pour résister au poids des traditions ou affronter le pouvoir des hommes. »

Et parallèlement à cette vie africaine, l'auteure nous conte son parcours en France, un parcours truffé d'obstacles mais qu'elle a su surmonter, en digne fille de sa mère ne manquant ni de courage, ni d'obstination. Un parcours exemplaire qui la fera monter sur scène en tant que comédienne seule en scène, qui lui permettra d'être la représentante officielle de la langue française lors des journées de la Francophonie, et d'intervenir sur France Inter pour des chroniques humoristiques.
Un petit bijou de lecture et une vraie leçon de vie.
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Je suis arrivé à ce livre par un biais qui n'était certainement pas celui de la plupart de ses lecteurs... et je m'en suis rendu compte parce que le démarrage du livre m'avait intrigué. Je voulais lire un auteur burkinabé... et Babelio me proposait celui-ci en premier résultat. le fait que ce soit une auteure m'a d'emblée également séduit... et que le titre remplissait un critère de challenge ne faisait que rajouter à l'attrait. C'était décidé, mon premier auteur burkinabé serait Roukiata Ouedraogo.

Après quelques pages, un sentiment d'étrangeté me prenait. Un démarrage qui ressemblait à un livre de chick lit, un enchainement avec une description d'une enfance au Burkina hésitant entre autobiographie, roman avec un point de vue d'enfant, histoire familiale, hommage maternel... J'étais perdu, j'avais peine à trouver un style, je ne rentrais pas dans le récit. Je le fais rarement, mais je finis par aller voir les avis enthousiastes de certains, parmi mes amis Babelio en plus... Je trouve l'information décisive, l'auteure est comédienne, humoriste et chroniqueuse à France Inter. Après coup, je me dis que je l'ai forcément déjà entendu, je connais suffisamment Par Jupiter ! pour ça, mais je n'ai pas fait le lien. Beaucoup de lecteurs ont dû entamer le livre en ayant l'information, pas moi, et cela a impacté toute mon expérience de lecteur.

Plusieurs moments ont fait évoluer le récit, les injustices subies par le père, le combat de la mère, l'affrontement de la machine administrative. Les retours au présent de l'auteure comme intervenante à la francophonie sont bien en miroir de l'histoire passée, même si je trouve à chaque fois que tout est un peu manqué, que tout aurait pu être extraordinaire et que cela retombait souvent à plat. J'ai eu plusieurs fois le retour de l'impression de départ, un livre qui ne choisit pas sa forme, un style journalistique (influence de l'expérience radio) qui peine à me placer totalement dans l'empathie alors que tout devrait y arriver, cette mère courage, cette peinture d'une Afrique à la fois tellement humaine dans certains de ses aspects, et tellement navrante dans certains autres, notamment dans la gestion institutionnelle. Pourtant ça ne fonctionne pas, je n'y arrive pas. Certains passages semblent arriver comme des cheveux sur la soupe, parce qu'il fallait en parler (le match de foot des mères, le passage sur le spectacle où on insiste lourdement sur la nécessité que la publicité soit bonne au moment même où on la fait, la publicité). le final est totalement bluffant, l'émotion très présente dans l'évocation de sujets très sensibles pour l'auteure, avec cette fois un style beaucoup plus recherché et très intéressant. Mais pourquoi cela arrive-t-il si tard ? Dans un épilogue détaché totalement du reste alors que ce qui est évoqué est totalement en lien avec tout ce qui a été raconté de l'histoire familiale, qui aurait été tellement enrichie par ce biais.

Je ne peux pas me détacher de l'impression que la bonne volonté de l'auteure et son envie d'évoquer des sujets importants avec son public n'a pu que se télescoper avec le format du livre d'une personne médiatique, la nécessité de sortir un livre à un moment précis qui permette son succès, sans considération forcément du temps nécessaire pour construire un récit, si on choisit de privilégier la forme du roman.

Ce n'est que ma tentative d'explication face à une impression d'inachevé, de gâchis d'un matériau tellement riche, d'une auteure dont les dernières pages montrent clairement la capacité à se trouver une voix singulière. Je me dois aussi de signaler que cette lecture arrive après une autre qui m'avait enchanté, notamment par le talent de composition de l'auteure et son style. le contraste avec celle-ci ne peut que rendre l'expérience d'autant plus décevante.
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Chaque fin de mois, une douzaine de femmes se réunissaient dans notre cour, sous le grand tamarinier. Maman organisait une tontine. Chacune des femmes mettaient deux mille cinq cents francs CFA au pot commun, qui etait ensuite attribué à l'une d'entre elles. Le mois suivant, c'était une autre qui en bénéficiait, et l'opération se répétait ainsi jusqu'à ce que chacune ait eu le droit à sa part. L'argent récolté permettait à certaines de développer des petites activités, comme la vente, l'élevage, la teinture, voir la restauration. La pratique de la tontine est trés courante en Afrique. Elle fait partie de ces mille et une manières simples et pratiques qu'ont les populations démunies de compenser, comme elles peuvent, les grands déséquilibres de l'économie mondiale.
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"Vous savez, reprend la secrétaire générale, le titre de marraine peut sembler parfois un peu anecdotique, mais il ne l'est pas. En tant qu'artiste, vous véhiculez une image qui nous touche. Vous êtes jeune et vous avez de nombreux fans qui le sont aussi. En tant qu'instruction, l''OIF peine parfois à intéresser une jeunesse qui peut nous percevoir comme "un machin", ainsi que le disait le général de Gaulle au sujet de l'ONU, vous voyez ? Une chose abstraite et lointaine dont on voit mal à quoi elle sert. Et puis, vous savez parfois être impertinente dans vos spectacles et cela aussi nous intéresse. N'oublions pas que la langue française est une des grandes langues des Lumières, la France incarne encore aujourd'hui partout dans le monde l'idée de révolution. Le français est une langue avec une aura un peu sulfureuse, qui, comment dire ...
- Qui secoue le cocotier ?
- Vous avez trouvé le mot que je cherchais. "
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En cas de dérapage, si l'enfant refuse de se plier à certaines règles ou, pis encore, en cas d'échec, la mère est immanquablement montrée du doigt. Aux yeux de tous, elle est l'unique fautive, la seule responsable de l'éducation ratée de l'enfant. Jamais le père ne sera mis en cause. Et lorsque la réussite de l'enfant est assurée, on félicité toujours le papa. Il est perçu comme celui qui a su donner les conseils adéquats à la mère qui, ensuite, a su les faire entendre à l'enfant. La sagesse de l'homme ruisselle sur l'ensemble de la famille, c'est comme une sorte de théorie familiale du ruissellement.
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J'étais bien contente qu'on demande au linguiste de préciser la diffèrence entre " transculturalité" et " interculturalité". Mais finalement le sens caché par ces mots complexes n'est pas si compliqué. Ces gens s'expriment en "gros gros français"*, comme on dit chez moi, et c'est peut-être seulement ca qui fait la différence entre un intellectuel et un être humain normal .
*expression du Burkina Faso
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Aujourd'hui c'est le quinzième anniversaire de la mort de papa.
Trente ans et des milliers de kilomètres se sont écoulés. Je suis dans ma loge, dans cinq minutes je vais monter sur scène. J'aurais tant aimé être à Ouagadougou auprès de ma mère, de mes frères et sœurs.
Je finis d'ajuster ma tenue de scène, mon maquillage, ma coiffure. Tout est déjà parfait mais ça me calme de m'occuper les mains avec ces petits détails. Mon texte est étalé sur ma table sous le miroir. Je n'arrive pas à la lire. Entre deux retouches de fond de teint mes yeux parcourent les lignes sans que ma mémoire ne retienne plus rien. Cela ne me trouble pas. Je suis déjà troublée.
Le trac.
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Videos de Roukiata Ouedraogo (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roukiata Ouedraogo
La librairie Point Virgule vous propose cette semaine de faire le point sur les nouveautés sorties cet automne en matière de BD. Du polar au récit intimiste en passant par l'humour, il y en aura pour tous les goûts.
- La saga des Bojeffries, Alan Moore & Steve Parkhouse, Komics initiative, 22€ - Mes mauvaises filles, Zelba, Futuropolis, 21€ - Saint-Elme, t1 La vache brûlée, Serge Lehman & Frederik Peeters, Delcourt, 16,95€ - Ouagadougou pressé, Roukiata Ouedraogo & Aude Massot, Sarbacane, 24€ - Quelqu'un à qui parler, Grégory Panaccione (roman de Cyril Massarotto), Le Lombard, 22,50€
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