Feu, tome 3 : Fleur de Lys

Les tâches féminines paraissent peu exigeantes et faciles. Cuisiner, frotter, laver, lessiver, jardiner, coudre, raccommoder et prendre soin du bétail, tout cela n'est en rien comparable à essarter, brûler les fardoches, piocher, dérocher, essoucher, labourer, herser, ensemencer, fendre le bois et quérir l'eau au lac.

Quand il n'y aura plus de forêt, il n'y aura plus d'animaux à chasser...

Les animaux que vous épargnez seront toujours là quand vous en aurez besoin. Les Peuples d'Ici n'ont pas toujours respecté cette parole et ils ont chassé trop de castors. Windigo les a vengés car, aujourd'hui, celui qui avait l'habitude de cultiver le maïs doit obtenir la permission du Visage-Pâle pour déposer ses semences dans la terre. Et cette terre ne sera jamais sienne comme cette terre est tienne. Cette terre, jamais il ne pourra la léguer à ses enfants...

Un Envahisseur. L'aimer lui paraît une traîtrise. Une faiblesse. Une capitulation. Le repousser, une impossibilité.

Toute relation entre eux est vouée à l'échec. Ces gens sont si différents. Si étranges. Un monde les sépare. Un monde auquel la barrière de la langue empêche d'accéder.

... Le mauvais esprit de l'eau-de-feu est mon maître. Je dois me défaire de lui, non le fuir.

Sous l'effet de la boisson, au lieu de tourner davantage au vinaigre, les mauvais souvenirs en deviennent de bons.

Les circonstances étaient différentes... Aujourd'hui, le voir partir m'est de plus en plus difficile... C'est fou, mais dès l'instant où il part, j'ai toujours les yeux sur le lac à guetter.

Il faut croire qu'un cœur s'éteint à la longue.

C'est point dans nos idées... Un homme, un enfant, une femme, ça n'se trafique point comme la fourrure.