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Critique de oiseaulire


Pourquoi n'ai-je jamais entendu parler de cette auteure avant d'avoir lu l'essai "La marche du Cavalier" de Geneviève Brisac ? Ludmila Oulitskaïa mérite de figurer parmi les plus grands, et bien qu'éditée chez Gallimard, elle semble payer le prix du handicap d'être russe.
Vraiment, la littérature russe est une grande littérature ! ne la délaissons pas !
Dans les nouvelles de ce recueil, Ludmila Oulitskaïa dépeint la vie moscovite de toute une population piégée dans des appartements minuscules, eux-mêmes séparés par des cloisons d'une finesse extrême, ne laissant aucune place à une quelconque intimité : "Dans la vie archaïque des faubourg de Moscou, les secrets de famille n'existaient pas. Il n'était même pas question de banale vie privée, car tout un chacun connaissait la moindre pièce d'un caleçon étendu sur la corde à linge publique".
Mais il faut bien survivre, et chacun s'accommode à sa façon de cette promiscuité obligatoire : vivre ainsi sous le regard de tous à cinq dans dix-sept mètres carrés incline à une certaine indulgence réciproque, en famille et entre voisins. La coureuse, la menteuse, la laide, l'ivrogne, le diarrhéique, le fainéant, le plein de verrues restent des figures humaines tolérées et l'on est bien obligé de pardonner les offenses, (du moins celles qui ne conduisent pas au goulag), si l'on veut être pardonné.
Et au milieu de tant d'allées et venues fleurit encore le mystère.
Ces nouvelles sont construites avec une rigueur et une poésie ( ce n'est pas contradictoire) irréprochables, elles incitent au rêve et à la réflexion.
J'ai entamé sans tarder "Mensonges de femmes" de la même auteure et mon enthousiasme va crescendo !
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