AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tricape


La lecture de "De joyeuses funérailles" m'avait emballé, aussi suis-je entré confiant dans celle de "Médée et ses enfants". Il m'a fallu toutefois patienter plusieurs chapitres avant d'apprécier ce roman. Est-ce dû au foisonnement de la descendance des douze frères et soeurs de Médée, à la multiplicité des personnages, à l'usage alterné des prénoms et diminutifs, à l'enchevêtrement de récits d'évènements contemporains avec d'autres couvrant tout le XXe siècle ou encore aux références à des régions que je ne connais guère ? Je ne saurais le dire, mais j'étais parfois un peu perdu en Crimée auprès de Médée et de la multitude de ses "enfants".

le récit vous emporte au milieu d'un cosmopolitisme attachant où Grecs, Tatares, Géorgiens, Russes, Lituaniens et autres se croisent en Tauride. Médée les accueille à la belle saison dans la maison familiale près de la mer. Peu à peu, le faisceau des histoires croisées des membres de sa famille se concentre sur quelques destinées particulières dont celle de sa petite nièce, Macha.

Un des intérêts du roman réside dans l'aptitude de l'auteure à exprimer la difficulté de la communication entre ses personnages. Pour elle, les mots n'expriment pas pleinement la pensée si ce n'est de façon très approximative. Samuel, son mari juif, observait des décalages de sens entre le russe et l'hébreu. Elle-même parvient souvent à suggérer sans expliciter ; cela invite le lecteur à participer à l'observation des comportements et permet parfois un humour très subtil : "Son veuvage avait duré plus longtemps que son mariage, et ses rapports avec son défunt mari étaient toujours aussi bons, ils s'étaient même améliorés avec les années."

Au final, une promenade bienfaisante en compagnie d'une belle personne dont l'auteur nous fait partager la discrétion et la perspicacité de son regard sur ceux et celles qui l'entourent et la suivent dans la ronde des générations.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}