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Citations sur Médée et ses enfants (9)

Au terme de son existence lui étaient révélées des choses qu'il n'avait jamais soupçonnées : que les mots n'expriment pas pleinement la pensée, seulement de façon approximative, qu'il existe un écart, une brèche entre les pensées et les mots, et, que cette brèche on la comble grâce à une tension de la conscience qui vient compléter les possibilités limitées du langage.
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Elle avait pris l'habitude dès son plus jeune âge de considérer les changements politiques comme les changements du temps, avec une résignation prête à tout endurer, à geler l'hiver et à transpirer l'été...
Elle n'avait jamais rien attendu de bon du pouvoir, restait sur ses gardes, et se tenait le plus loin possible de ceux qui le touchaient de près.
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Bien des années plus tard, Médée, qui n'avait pas eu d'enfant, rassemblait dans sa maison de Crimée ses innombrables neveux et petits neveux, et se livrait sur eux à de silencieuses observations empiriques.
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Le sentier commençait à longer la corniche. Autrefois, un siècle plus tôt, il y avait ici une route que les contrebandiers de la région empruntaient pour transporter leurs précieuses marchandises à travers ces criques, mais à l’époque, même une carriole pouvait passer. D’année en année, le sentier s’était amenuisé. Les contrebandiers, qui entretenaient jadis la route en l’étayant et en consolidant les bas-côtés, étaient morts depuis longtemps, les uns de vieillesse, les autres de male mort, quant à leurs descendants, soit ils avaient été déportés, soit ils étaient devenus fonctionnaires, d’abord au conseil municipal, puis au soviet régional, autrement dit, ils s’adonnaient à d’autres formes de banditisme. Les seuls à garder le souvenir du passé criminel et romanesque de ces lieux étaient Médée et peut-être quelques vieillards de la région qui, dans le meilleur des cas, avaient déménagé depuis longtemps en Crimée centrale.
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Il y a des couples qui se forgent au lit, il y en a qui s’épanouissent dans la cuisine, au tintement des couteaux et des fouets pour battre les œufs, on rencontre des époux-bâtisseurs, qui font des travaux, qui achètent au rabais pour leur maison de campagne des scies, des clous, de l’huile de lin et de la laine de verre ; d’autres se nourrissent de scènes exaltées.
Le mariage de Macha et d’Alik, lui, s’accomplissait dans les conversations. Cela faisait huit ans qu’ils vivaient ensemble, mais quand ils se retrouvaient chaque soir, à son retour du travail, ils laissaient la soupe refroidir et la viande brûler en se racontant ce qui leur était arrivé d’important pendant la journée.
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Médée était une femme réservée, elle n'avait pas eu d'enfant, et bien qu'elle fut habituée à cette cohue estivale, elle ne comprenait pas très bien pourquoi sa maison cuite par le soleil et battue par les vents marins attirait cette multitude de ressortissants de tribus diverses, de Lituanie, de Géorgie, de Sibérie et d'Asie Centrale.
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Médée avait grandi dans une maison où l'on cuisait les repas dans des marmites, où l'on marinait les aubergines dans des tonneaux, et où l'on faisait sécher par kilos sur le toit des fruits qui offraient leur odeur sucrée au vent salé de la mer. Entre-temps naissaient de nouveaux frères et sœurs qui remplissaient la maison.
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Ensuite, Médée s'assit sur le fauteuil. Une nuit de l'âme comme elle n'en avait jamais connu s'abattit sur elle. Elle resta assise dans cette même position jusque tard dans la nuit. Puis elle se leva et fit ses bagages. Elle ne se coucha pas cette nuit-là.
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Mais pour l’instant, Artiom était d’excellente humeur, autant que s’il avait persuadé son père d’aller au bord de la mer. Il ne comprenait pas lui-même pleinement que l’important, ce n’était pas la mer, mais le fait de marcher seul avec son père sur une route qui n’était pas encore poussiéreuse, mais jeune et fraîche, et d’aller avec lui n’importe où, même au cimetière.
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