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Critique de Carteroutiere
Un livre difficile à décrire. J'aurais deux images : la première est celle d'une galerie de tableaux avec tout un ensemble de tableaux petits ou grands, certains montrant des scènes et d'autres plus focalisés sur des personnages. Et l'autre image serait celle d'une fresque style la tapisserie de Bayeux qui raconte la conquête de l'Angleterre par Guillaume le conquérant en 1066, et où on voit la trahison de son neveu, l'embarquement à Dives et la bataille d'Hastings.
L'histoire se passe au royaume de Nakem et nous suivons la dynastie de la famille de Saïf. L'univers ne m'est pas inconnu. Il s'agit des Peuls au Mali et si vous avez lu les livres d'Amadou Hampaté Bä, ce monde est bien représenté.
Les Peuls sont des musulmans mais comme l'a expliqué l'auteur cité ci-dessus, ils se croient la tribu perdu d'Israël et utilisent plein de références à la religion juive, avec un prénom juif dans chacun des noms des descendants de la dynastie royale.
Les Peuls sont au sud du Sahara et sont au croisement des pistes de caravanes qui viennent d'Arabie et la côte Est de l'Afrique, d'où les mouvements incessants entre les tribus et la circulation des hordes d'esclaves.
Nous suivons dans ce livre l'histoire d'un roi rusé, Saïf, qui, après avoir combattu les Français, va se rallier à eux et jouer double ou triple jeu. D'autres personnages comme Raymond-Spartacus, fils d'exclave de Saïf vont jouer un rôle important et devenir plus tard député Français. Comme l'avait raconté Amadou Hampaté Bâ, les Français proposaient d'éduquer les enfants des rois africains. Ces derniers, pensant ruser les Français, enverront les fils de leurs esclaves se former en France. Ce sont ces enfants d'exclave qui prendront la tête de ces pays en 1958 lors de l'indépendance. Étonnant renversement de l'histoire.
Mais revenons au livre : le style est singulier, parfois narratif, parfois épique. Nous vivons le combat subtil pour le pouvoir entre Français et le pouvoir royal de Nakem, avec l'émergence de quelques figures comme les gouverneurs, les évêques, ….
Ce livre n'est pas tendre sur la communauté Peul. Si les Français sont loin d'être des enfants de choeur, il montre aussi comment les pouvoirs locaux en place participent depuis longtemps à l'esclavage et que si les communautés étaient organisées avant l'arrivée des Français, elles étaient loin des « sages » que veut bien nous raconter une certaine littérature africaine post-coloniale. La vie était une succession de guerres, d'esclavage et de conflits tribales.
C'est un livre qui m'a passionné. C'est la lecture du livre de Mohamed Sarr, prix Goncourt 2022, qui m'avait donné envie de le lire. Je ne le regrette pas et même s'il a fait l'objet de nombreuses polémiques pour plagiat, il vaut le coup d'être lu.
L'histoire se passe au royaume de Nakem et nous suivons la dynastie de la famille de Saïf. L'univers ne m'est pas inconnu. Il s'agit des Peuls au Mali et si vous avez lu les livres d'Amadou Hampaté Bä, ce monde est bien représenté.
Les Peuls sont des musulmans mais comme l'a expliqué l'auteur cité ci-dessus, ils se croient la tribu perdu d'Israël et utilisent plein de références à la religion juive, avec un prénom juif dans chacun des noms des descendants de la dynastie royale.
Les Peuls sont au sud du Sahara et sont au croisement des pistes de caravanes qui viennent d'Arabie et la côte Est de l'Afrique, d'où les mouvements incessants entre les tribus et la circulation des hordes d'esclaves.
Nous suivons dans ce livre l'histoire d'un roi rusé, Saïf, qui, après avoir combattu les Français, va se rallier à eux et jouer double ou triple jeu. D'autres personnages comme Raymond-Spartacus, fils d'exclave de Saïf vont jouer un rôle important et devenir plus tard député Français. Comme l'avait raconté Amadou Hampaté Bâ, les Français proposaient d'éduquer les enfants des rois africains. Ces derniers, pensant ruser les Français, enverront les fils de leurs esclaves se former en France. Ce sont ces enfants d'exclave qui prendront la tête de ces pays en 1958 lors de l'indépendance. Étonnant renversement de l'histoire.
Mais revenons au livre : le style est singulier, parfois narratif, parfois épique. Nous vivons le combat subtil pour le pouvoir entre Français et le pouvoir royal de Nakem, avec l'émergence de quelques figures comme les gouverneurs, les évêques, ….
Ce livre n'est pas tendre sur la communauté Peul. Si les Français sont loin d'être des enfants de choeur, il montre aussi comment les pouvoirs locaux en place participent depuis longtemps à l'esclavage et que si les communautés étaient organisées avant l'arrivée des Français, elles étaient loin des « sages » que veut bien nous raconter une certaine littérature africaine post-coloniale. La vie était une succession de guerres, d'esclavage et de conflits tribales.
C'est un livre qui m'a passionné. C'est la lecture du livre de Mohamed Sarr, prix Goncourt 2022, qui m'avait donné envie de le lire. Je ne le regrette pas et même s'il a fait l'objet de nombreuses polémiques pour plagiat, il vaut le coup d'être lu.
