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Critique de SebastienFritsch


L'histoire c'est celle d'un homme paumé, qui découvre, après le décès accidentel de sa femme, qu'elle menait une vie totalement différente de ce qu'il croyait (et qu'elle était donc une femme totalement différente de celle qu'il aimait). Il a l'impression d'avoir été manipulé... et se rend compte au fil des pages que ce n'est pas qu'une impression.
Le style est tout en sensibilité, mais sait aussi utiliser l'humour et une certaine poésie.
La sensibilité nous permet, très finement, de se sentir aussi paumé que le personnage central, aussi ivre que lui quand il force un peu la dose de petites pilules bleues destinées à l'aider à passer le cap, puis on continue d'évoluer avec lui, jusqu'au dénouement surprenant (eh oui, encore une surprise à la dernière ligne).
L'humour est dans les descriptions des personnages, leurs réactions, mais aussi certaines situations un peu loufoques. J'ai pensé à un moment donné à l'écriture de Vian, même si celle d'Ovaldé est plus réaliste. Mais le rapprochement me semblait d'autant plus fort que Lancelot, le héros de "Et mon coeur transparent" est tout aussi perdu face à la vie que Colin dans l'Ecume des jours. Et tous les deux se débattent pour comprendre, pour tenter d'agir, pour rattrapper des situations qui leur échappent. Et les deux auteurs les suivent dans ce combat perdu d'avance, avec sensibilité, comme je l'ai dit, et humour, comme je l'ai dit, et poésie, comme je vais l'expliquer.
La poésie de Véronique Ovaldé se retrouve dans les sentiments qui parcourent son livre, mais aussi dans la description des décors, des personnages, des objets. Mais ce n'est pas seulement les images qu'elle emploie qui créent cette poésie, c'est également le rythme de ses phrases, très mélodieux. On se sent emporté par ses mots, elle les enroule, les déroule et on la suit... même quand la phrase fait une page. Véronique Ovaldé a ce que j'appellerai une écriture cinématographique. Cela ne veut pas dire que son roman ferait un bon scénario (pour un scénario, on se moque pas mal du style du scénariste), mais qu'elle sait écrire de manière à nous immerger totalement dans son décor, comme s'il se matérialisait sous forme d'images face à nous, et qu'elle parvient ensuite, par les mouvements, les ondulations, les glissements de sa plume d'une idée à la suivante, à nous faire nous déplacer dans ce décor qu'elle a créé. Et l'avantage, par rapport au cinéma, c'est que, dans un livre, le décor n'est pas seulement en face du spectateur, mais tout autour. D'ailleurs, quand on lit, on est plus qu'un spectateur.
Vous l'aurez compris, ce roman est un coup de coeur.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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