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Critique de Unecomete


« Ils avaient franchi la mystérieuse cloison qui sépare le réel de l'au-delà (...)Ils comprirent qu'ils étaient devenus invisibles à tous autres yeux que les leurs »

C'est le hasard et surtout le challenge "Animaux du monde" de Sharon qui m'ont conduits à découvrir ce recueil de contes plaisamment intitulé « La Truie ». En surfant sur Amazon (je sais, Amazon c'est le mal, cela fait concurrence aux librairies, mais moi, ça me donne des idées de lecture... j'adore les librairies, cela dit, mais si j'ai besoin d'une idée à 22h30 un dimanche, elles sont fermées, ma bonne dame) et en tapant «Truie» en mot clef (après avoir tenté grenouille, canard, corbeau, lionceau...) j'ai trouvé ceci... et je ne regrette pas mon choix.

Ces treize nouvelles fantastiques sont remarquablement écrites. Thomas Owen décrit les lieux, les gens avec une telle précision qu'on s'y croirait... Les détails comme «une capsule de bouteille qu'on a négligée de ramasser» , «un peu de mastic qui s'était détaché d'une vitre» insignifiants au demeurant, plantent le décor. Un hôtel, un parc, un train, une femme assise sur un banc... La pluie battante ou un beau ciel bleu... Ambiance. Et puis ça dérape. Et ça fait vraiment peur.

Owen introduit le bizarre, l'inquiétude dans un banal sac de poireaux, dans une boule noire trouvée dans une chambre d'hôtel (mention spéciale à la nouvelle du même nom que j'ai adorée), les femmes sont lascives, malsaines, elles apparaissent et disparaissent... mais attention, avec Owen, pas de frisson à bas prix. La vieillesse, la mort, le thème du double qui traversent tout le recueil sont traités de façon intelligente et subtile, à travers le prisme de l'angoisse. J'avoue que je ne suis pas sûre d'avoir compris le sens profond de tous les textes, mais quand ils sont de cette qualité, j'ai tendance à me laisser embarquer sans trop chercher... Et puis, comme une cerise sur le gâteau, la poésie, la légèreté même, sont bien présentes dans un univers pourtant très sombre. On les trouve au détour d'une phrase merveilleuse comme celle-ci : « Et les voilà partis dans l'air tout à coup, flottant à l'horizontale, comme les fiancés de Chagall, à la rencontre des soleils » ou celle-là : «Dans la barque, toujours chantait le troubadour. Dans les prés, toujours frémissaient les grillons. Dans les roseaux toujours s'aimaient les libellules... »

C'est beau non?
Lien : http://bgarnis.canalblog.com
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