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Critique de Tachan


Tachan
24 septembre 2019
Dans le panorama des manga parus en France, on a eu des titres sur des sujets très variés, mais il en manquait encore un sur le saké, cet élément pourtant clé de la culture japonaise telle qu'on la voit depuis l'Occident. Je suis donc ravie que les éditions Vega aient eu l'initiative de faire paraitre la série d'Akira Oze sur le sujet. Ce dernier est déjà connu chez nous pour le Disciple de Doraku, un autre titre à l'ambiance patrimoniale. Ce n'est donc pas le perdreau de l'année qui a été choisi pour nous parler de ce sujet et nous présenter la culture du saké.

J'avoue que sur le papier, si j'étais curieuse d'en apprendre plus sur un sujet culturel qui m'était inconnu, je redoutais un peu la forme de ce manga. 6 volumes de plus de 452 pages d'un titre paru à la fin des années 80 au Japon, ce n'est pas forcément ce qui vend le plus de rêves, surtout quand l'auteur n'est pas reconnu comme un classique chez lui comme c'est le cas d'autres anciens auteurs dont j'aimerais lire les vieux titres. Cependant, la chronique de Yanmam Otaku chez Xander m'a donné envie de lui laisser une chance parce qu'il me promettait bien plus que mes a priori.

Comme je le pensais, le titre est daté. Aussi bien dans ses dessins, sa narration que dans son histoire, il correspond à un genre de titres des années 80 qu'on ne voit plus beaucoup par chez nous. Cependant, l'histoire sait dépasser ce cadre et permet au lecteur de ne pas s'y attarder.

On y retrouve la fille d'un brasseur de saké, dont le frère, responsable de l'entreprise familiale, est très malade. Travaillant comme publicitaire à Tokyo, elle s'interroge sur son devenir. Doit-elle revenir aider son frère ? En reprendre les rênes si son frère décède ? le lecteur devine très vite ce qui va se passer et la décision qu'elle va prendre. Il s'agira alors de suivre son aventure pour faire revivre un riz légendaire et produire un saké inoubliable, une aventure qui ne sera pas de tout repos, mais qui permettra de mettre en lumière toute la solidarité qui existe entre gens du terroir à la campagne, mais également d'apporter un beau message positif sur la transmission d'un héritage et la solidarité transgénérationnelle.

Ainsi, même si l'histoire a peiné à démarrer et a eu un rythme un peu lent parfois, j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai trouvé très intéressant de découvrir la culture du saké à travers les yeux de cette jeune femme, connaisseuse de loin du processus mais qui va devoir se frotter à la réalité de celle-ci. Je dois avouer que j'ai navigué entre plaisir et insatisfaction en ce qui concerne les informations s'y référant. Il y a énormément de termes techniques japonisant qui même s'ils sont expliqués rapidement en note m'ont freinée dans ma lecture, rendant celle-ci plus ardue et moins fluide. Je ne suis pas sûre non plus d'avoir tout compris et je suis persuadée que je ne pourrai jamais tout retenir. En plus, je ne trouve pas ce soit introduit avec pédagogie, j'ai vraiment eu l'impression qu'on me balançait tout un tas d'informations d'un coup au début, ce qui a rendu celui-ci un peu indigeste. Cela va mieux par la suite heureusement. A partir du moment où elle se penche sur la production du saké, on l'accompagne dans ses découvertes et cela devient plus agréable à suivre car c'est distillé de manière moins abrupte et c'est mieux intégré à l'histoire.

Du côté des dessins, sans surprise, je n'en suis pas une grande amatrice. C'est un dessin daté qui ne me parle pas. Il ne s'en dégage rien de particulier. Il n'est pas désagréable à regarder, mais pas beau ni notable non plus. Il n'y a pas de recherche dans le graphisme ou la mise en page, ce n'est pas le propos du titre. C'est plutôt calibré pour être assez classique et le plus didactique possible. Pour autant ça se lit bien.

De la même façon, les personnages sont des archétypes tels qu'on peut les trouver dans nombre de shonen manga sur le sport par exemple, avec la figure paternelle grincheuse mais qui a du coeur, la mère attentionné en arrière-plan mais forte dans son ménage, l'enfant de la famille un peu naïf mais qui va reprendre les rênes et s'affirmer à la force de ses convictions, la rivale un peu pimbêche mais qui va devenir super copine avec l'héroïne, et tous les copains un peu bouseux mais au grand coeur qui vont aider. C'est classique mais efficace et on s'attache vite.

Au final, l'ensemble donne un titre agréable à lire malgré ses plus de 400 pages. On suit, si ce n'est avec passion du moins avec intérêt, les aventures de Natsuko qui veut redonner ses lettres de noblesses à un saké artisanal et bio. C'est un très bon moyen de découvrir cet élément culturel japonais jusqu'à présent ignoré dans les manga publié en France. Si vous êtes curieux d'en apprendre plus sur cet alcool tout en lisant une histoire de famille et de passion, je vous recommande Natsuko no sake.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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