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Critique de chocobogirl


Rose Meadows, 18 ans, entre au service des Mitwisser, une famille de juifs allemands réfugiés aux Etats-unis. Après une enfance auprès d'un père, professeur de mathématiques, froid, menteur et joueur, Rose va découvrir la déchéance de cette famille sans le sou, autrefois prospère : Rudolph, le père, est un homme de lettres, spécialiste des Karaïtes, secte juive dissidente de 9ème siècle et ne vit plus que pour ses recherches. Elsa, la mère, spécialiste de physique renvoyée pour sa judéité, refuse l' exil et sa nouvelle langue et tombe peu à peu dans la folie. Anneliese, l'aînée des 5 enfants, qui refuse l'école et gère le foyer. Waltraut, la petite dernière, délaissée par tous et enfin les 3 fils, remuants qui se sont donnés 3 noms. Etrabnge famille dont les uniques revenus proviennent d'un certain James, riche héritier mystérieux.
Nous allons suivre donc cette grande famille tout le temps où Rose sera à leur service.

Les personnages sont nombreux, riches et très bien travaillés. Nous les verrons évoluer au fil du roman en bien comme en mal. le monde vacille pour chacun et l'avenir ne sera pas forcément celui qu'ils attendaient. Forces déceptions et victoires seront au rendez-vous.
L'auteur aura su peindre un univers qui basculera dans le nazisme, le totalitarisme et le communisme. La tragédie finale n'est qu'une évocation de celle plus grande qui secouera le monde.
C'est une vision du monde très noire qui coule de ce récit sans concessions. Les personnages sont sinistres et le lecteur n'aura qu'une envie : les secouer... mais en vain.
C'est d'une intégration ratée, formidablement décrite, dont il s'agit ici. Les mitwisser n'auront pas su se fondre dans une nouvelle société, occupés qu'ils étaient à essayer de revivre l'ancienne. Les travaux universitaires de Mr mitwisser n'intéressent personne. Ecrasé, réduit à l'anonymat et à l'inutilité, il se sentira comme mort.
Seule note d'espoir, Rose qui ne se laissera pas abattre et poursuivra sa vie, en toute liberté, sans rien devoir à personne, dans un monde moderne où les femmes trouveront peu à peu leur place.

C'est un roman magistral, long,, très long où il ne se passe pas grand chose mais il faut savoir prendre son temps pour en apprécier pleinement le sens.
Chacun peut être étranger, même dans son propre pays.
Les déchirures de l'exil, la misère, les blessures de l'enfance : Cynthia Ozick aura su toucher à des thèmes universels en toute finesse. le lecteur ne pourra sortir indifférent de cette lecture.

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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