Une enquête de Mario Conde : Les brumes du passé

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Mario Conde est un ex-flic cubain, vivant à La Havane, célibataire et amateur de femmes, bon vivant en quête de bons repas et de bonnes bouteilles. Dans les premiers romans, il faisait encore partie de la police, il l'a quittée pour tenter de vivre du commerce de livres d'occasion. Une prospection l'amène à découvrir un rêve de bibliophile, une collection particulière emplissant une pièce d'éditions cubaines plus rares les unes que les autres, découverte qui devrait l'aider à mettre du beurre sur ses épinards, ou du porc dans son ragoût de haricots pour une métaphore plus cubaine… Une coupure de journal concernant une chanteuse nommée Violeta del Rio l'intrigue, l'écoute du disque de cette chanteuse de boleros lui rappelle son propre père qui adorait cette musique. Il ne va pas tarder à mener une petite enquête qui se complique rapidement, en semblant mettre en branle des réactions en chaîne. Leonardo Padura joue sa partition, de la chanson sentimentale « Quitte-moi » au plus moderne Credence Clearwater Revival, groupe de prédilection de Mario Conde et ses amis.
Plus roman noir que policier, Les brumes du passé m'a permis surtout de retrouver cette ambiance à nulle autre pareille, bien que l'auteur prenne le temps de montrer la dégradation des conditions de vie à La Havane : les gens qui meurent réellement de faim ne sont pas rares, les combines et la débrouille, les trafics en tous genres règnent en maître, la culture officielle occulte tout un pan de connaissances qui sombrent dans l'oubli. Nostalgique, sombre, mais laissant la part belle à l'amitié, c'est un très beau roman qui vous permet de plus de voyager à moindres frais : découvrez Cuba avec le Conde, si ce n'est pas déjà fait ! Et pourquoi ne pas commencer par un autre de ses romans ? Je recommanderai dans ce cas Electre à La Havane ou L'automne à Cuba, excellents aussi !
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