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Critique de Bookycooky


Elle s'appelle Adela Fitzberg. Elle est américaine, de New York, enfin pas vraiment , « Adela, cette fille qui n'était ni cubaine, ni argentine, ni de Miami, et parfois même pas de New York… ».
Il s'appelle Marcos Martinez Chaple. Il est cubain, “cette tête brûlée de Marquitos le Lynx – ou Mandrake le Magicien –“, exilé depuis deux mois aux États Unis.
Ils se rencontrent dans une discothèque de Miami.
C'est le coup de foudre.

Adela fille d'un psychanalyste juif argentin qui hait tout ce qui a rapport à son pays d'origine, et d'une vétérinaire cubaine qui s'éloignera de ses origines de manière radicale est élevée comme une plante sans racines. Pourtant elle affiche une cubanophilie exaspérante qui va croître dans le temps , la preuve....
Marcos a fuit son pays , pour “une maison, une voiture “, mais le revers de la médaille est tout autre .....
Ces deux-là à part l'amour, ont autre chose en commun, est c'est le pitch de l'histoire.....Retour à Cuba et au passé !

Dans cette première incursion dans l'univers de Padura, le coeur du sujet qu'il aborde est universel et toujours d'actualité, la quête d'identité dans tout les sens du mot. Réinventer nos vies à la lueur de ces nouvelles identités qui se forment, dont les frontières entre le pays d'origine et celui d'adoption sont brouillés. Ces identités qui ne peuvent pourtant pas survivre sans l'attache viscérale à leurs racines,
“il aurait beau courir sans regarder en arrière, ses origines étaient aussi indélébiles que la maudite coquille d'escargot dont sa mère parlait souvent “.


Padura avec ce retour à Cuba et au passé, dénonce la grande supercherie que fut le communisme et ses conséquences économiques et sociales terrible pour le pays, dû à l'abandon du grand frère soviétique suite à sa propre chute début 90, et qui signera la fin du rêve socialiste. La fin du rêve de toute une génération , ici représentée par “ le Clan “ qui finira comme « poussière dans le vent »....avec ses rides et ses cicatrices. Un rêve auquel ont cru leurs parents et grands-parents sans questionnement à tel point que l'un des huit membres du « Clan » se posera la question de s'il aurait mieux valu « croire sans douter ou douter pour ensuite perdre la foi ». Une génération qui apprendra “dés l'enfance quoi dire et où , même s'ils ne pouvaient jamais être sûrs d'avec qui ils le faisaient “ , et qui finira en exil, toutefois sans perdre de son aplomb , d'un orgueil et d'une arrogance, qui fera jaser le monde « ..ces Cubains, qui même à demi morts de faim se comportaient comme des êtres supérieurs ».

A travers le chassé croisé de l'Histoire, la Politique et l'Exil, l'auteur nous déploie un récit romanesque riche en intrigues où l'amour,l'amitié et la trahison dotés d'une énergie à haute tension en sont les principaux ingrédients,
Un roman choral dense aux nombreux personnages bien esquissés et psychologiquement fouillés,
L'autopsie d'un pays et d'une société extrêmement dénudés pour ne pas dire pauvre, auquel même « Dieu n'y comprend rien, et même Dieu ne pourrait pas l'arranger »,
Bien que la littérature cubaine soit la seule de celles d'Amérique latine n'ayant pas un grand attrait pour moi, cette première rencontre avec Padura, malgré quelques petites longueurs a été une lecture très enthousiaste.

“ce qu'ils étaient tous, ce qu'était toute la vie,
Dust in the wind,
All we are is dust in the wind
Dust in the wind
Everything is dust in the wind
The wind…”

Un grand merci aux Éditions Métailié et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.
#Poussièredanslevent #NetGalleyFrance
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