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Critique de Arimbo


Tout d'abord un grand merci à l'auteur de m'avoir envoyé son livre au format numérique.

J'ai lu qu'il est Docteur en Histoire de l'Art et a consacré une Thèse au peintre de guerre Léopold Flameng qui, portraitiste du monde aristocratique parisien du début du 20ème siècle, va devenir un de ces peintres témoins de la vie de « La grande Guerre » en faisant, sur le terrain, le « portrait » de ses combattants, les « poilus ».
Peut-être aussi, me suis-je dit, dans les livres qu'il a publiés, cherche-t-il à peindre de façon romanesque des morceaux oubliés de la grande Histoire.

C'est le cas ici, dans un roman qui a, bien sûr, une résonance bien spéciale, au vu des événements qui se passent actuellement dans la même région, et où l'agressé d'autrefois par un ennemi insensé est devenu l'agresseur insensé.

En effet, en qualifiant les Ukrainiens de « Nazis », Poutine a cru faire appel à la mémoire des exactions commises sur la population soviétique par les soldats allemands et leurs alliés roumains, mais pas me semble-t-il par les ukrainiens! Et notamment à Simferopol, ville martyre de Crimée, qui connut des violences inouïes mais aussi une résistance courageuse et acharnée d'une partie des habitants et de l'armée russe.

C'est le sujet de ce roman qui couvre la période 1941-1944 de l'occupation allemande de Simferopol, jusqu'à ce que les « Partisans » et l'armée soviétique sauvent cette ville et toute la Crimée.

Une occupation, au départ, pour apporter soi-disant les « bienfaits » de la civilisation allemande mais qui devient très vite d'une violence inouïe, d'une cruauté inimaginable.
Et pour s'opposer au joug allemand et roumain, une résistance où beaucoup de jeunes filles et jeunes gens laissèrent leur vie dans des conditions souvent abominables. Résistance à la fois dans la ville, et résistance extérieure composée de femmes et d'hommes souvent inexpérimentés, regroupés dans des bataillons de Partisans, n'ayant au début que peu d'armes et de munitions.

L'auteur a choisi de nous raconter ce morceau de l'histoire de la seconde guerre mondiale, par les yeux de Felia, personnage dont il nous précise qu'il est fictif, ainsi que celles et ceux de sa famille.
Mais tous les autres acteurs de cette période dramatique sont bien réels, quelques émouvantes photos nous montrent d'ailleurs à quoi ressemblent certains d'entre eux.
L'auteur nous indique que l'intrigue repose en grande partie sur les faits qui se sont déroulés. Et ces faits sont nombreux, dont certains terribles. j'y ai appris, entre autres choses, l'existence d'un camp d'extermination voisin de la ville. Il y a beaucoup de protagonistes, peut-être un peu trop, car j'ai eu assez souvent bien des difficultés à m'y retrouver dans ces multiples noms, avec en plus leurs diminutifs!

Il y a tout d'abord la résistance au sein de Semfiropol dans laquelle Felia va participer aux actions d'anciens membres de son Komsomol, puis à celle d'une troupe de Théâtre qui fabrique clandestinement des tracts puis plus tard collecter nourritures, vêtements et médicaments destinés aux groupes de résistants.
Et puis notre héros va rejoindre l'armée des Partisans, et participer à leurs engagements.
Les conditions de vie terribles, l'âpreté des combats, tout cela est décrit avec précision et beaucoup de détails. La bataille qui se déroule sur le mont Yamantash est racontée de façon absolument saisissante.

Et enfin, l'entrée victorieuse de l'armée soviétique et des Partisans dans la ville de Semfiropol, fera découvrir les actes inhumains perpétrés par l'ennemi allemand et roumain, dont des personnes qui furent probablement dépecées vivantes. Et notre narrateur Felia découvre que tous les jeunes résistants du Théâtre de la ville ont été exterminés. La recherche des corps au sein du cimetière permettra d'en retrouver certaines et certains d'entre eux.

Ce livre, focalisé sur l'histoire d'une ville, est un des exemples, on pense tous à Stalingrad, qui montre à quel point la Russie Soviétique a payé le prix fort durant la seconde guerre mondiale. Et le courage de tant de gens pour défendre leur patrie. Et celles et ceux-là n'ont pas à répondre de la politique d'expansion territoriale et de terreur menée par le Dictateur Staline.

L'auteur utilise un style très foisonnant, très lyrique, on pourrait dire presque hagiographique, ça fait, par moments, fresque héroïque, et cela m'a un peu gêné.
Et puis, (je crois que c'est l'un des problèmes de l'auto-édition), il y a un certain nombre de coquilles, fautes d'orthographe ou de syntaxe, et comme je suis de la vieille école, vous savez, celle des années 1950, ça m'a fait dresser les quelques cheveux qui me restent sur la tête.

Malgré ces critiques de forme, ce roman m'a fait toucher du doigt qu'à l'Est de l'Europe aussi, autrefois comme maintenant, l'amour de son pays peut se payer par le sacrifice de sa personne.

« Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
……Il n'y a pas d'amour heureux. »
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