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Critique de Lamifranz


CESAR : Dites, monsieur Brun, sans vouloir vous commander, débarrassez-moi un peu la table de ces bouquins, que je pose mon plateau.
MONSIEUR BRUN : C'est juste César, car c'est l'heure de nos libations quotidiennes.
CESAR : Libations, il est drôle lui, il a de ces mots...
ESCARTEFIGUE : Oui c'est comme le diptryque.
CESAR : le quoi ?
ESCARTEFIGUE : le diptryque, tiens demande lui, c'est pas un homme c'est un dictionnaire, et même Larousse il en sait moins que lui !
MONSIEUR BRUN : Un diptyque, mon cher César, est un ouvrage en deux parties. Celui-ci est l'oeuvre de notre ami Marcel Pagnol Il s'intitule 'L'eau des collines' et se compose de "Jean de Florette" et de "Manon des sources"
ESCARTEFIGUE : Et le deuxième, mon cher César, est la suite du premier.
CESAR : Tiens, je ne m'en serais pas douté.
MONSIEUR BRUN : Vous vous souvenez, Escartefigue, je vous l'apprends, César, qu'à la fin de la première partie, Jean de Florette est mort, sa femme et sa fille, la petite Manon, sont parties, le Papet et Ugolin sont maîtres du terrain.
ESCARTEFIGUE : Oui, la source est débouchée et Ugolin plante des oeillets
MONSIEUR BRUN : Voilà. Au début de la deuxième partie, le temps a passé. Manon, qui est devenue une belle jeune fille, revient au pays et garde des chèvres dans la montagne. Personne ne sait qui elle est. Ugolin qui l'a aperçue gardant ses chèvres, en est tombé amoureux fou. Vous imaginez bien que ce n'est pas réciproque, d'autant plus que Manon a découvert la vérité au sujet de la source, et de toutes les exactions qui ont suivi.
ESCARTEFIGUE : Les quoi ?
MONSIEUR BRUN, patiemment : Les mauvaises actions qui ont suivi. En plus, la petite Manon, elle s'est éprise de l'instituteur.
CESAR, rigolard : Alors Ugolin il peut se la...
MONSIEUR BRUN : César !
CESAR : Bon, bon, je me tais. Je me tais, silencieusement. Je ne dis pas un mot. Je n'ouvre pas la bouche jusqu'à la fin de l'histoire de monsieur Brun
ESCARTEFIGUE, posément : Ce serait bien si tu commençais tout de suite.
César ouvre la bouche, et sur un signe de monsieur Brun, la referme sans dire un mot. Il fait mine de se la ligaturer avec le doigt.
MONSIEUR BRUN : Manon, sachant la vérité, ne pense qu'à se venger. Par hasard elle trouve la source qui alimente le village, et à son tour en bouche l'ouverture. le village est privé d'eau. Les villageois, qui connaissent toute l'histoire depuis le début, commencent à accuser Ugolin et le Papet. Ugolin, qui a compris que Manon en aimait un autre, se suicide. Manon, se sentant vengée, rétablit la source. Elle épouse l'instituteur et a deux enfants magnifiques.
ESCARTEFIGUE, ravi : Et voilà, tout finit bien !
MONSIEUR BRUN : Eh non, mes amis, ce n'est pas fini. Une vieille dame passant par le village, révèle au Papet que Jean de Florette était son fils et donc Manon sa petite-fille. Il se laisse mourir non sans avoir légué tous ses biens à Manon.
CESAR : Oh bonne mère ! Quelle tragédie !
MONSIEUR BRUN : Oui c'est une véritable tragédie grecque
ESCARTEFIGUE : Ah il y a des grecs aussi ? ça ne m'étonne pas, J'en ai connu un au Prado...
CESAR : Escartefigue, tais-toi.
MONSIEUR BRUN : Voilà mes amis l'histoire, belle et triste à la fois, que nous raconte Marcel Pagnol. Sa plus belle réussite romanesque.
ESCARTEFIGUE : Oh, comme on le connaît, il ne va pas en rester là...
CESAR : Pourquoi dis-tu ça , Escartefigue ?
ESCARTEFIGUE : Avec les enfants de Manon, il va bien nous faire un triptryque !



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