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Critique de alouett


Cet ouvrage est une relecture que l'auteur a faite plus de 10 ans après la première publication en 1999. Il a senti le besoin de modeler le contenu pour corriger certains détails graphiques et retoucher quelques textes. le recueil raconte l'histoire de quatre personnes : celle de Frédéric Pajak (l'auteur de cet ouvrage), de Cesare Pavese (le poète italien), de Friedrich Nietzsche (le philosophe allemand) et de Turin, ville à la croisée des chemins des trois autres personnages.

Frédéric Pajak explique sa démarche en préambule. le projet est né à l'aube de ses 40 ans. Il lui faudra 4 années pour le finaliser. Pourquoi lui, Pavese et Nietzsche ? Parce que tous trois ont en commun le fait d'avoir été orphelins de père dans la prime enfance. L'occasion de reprendre leurs destinées et les suivre dans leurs parcours torturés, leurs renaissances sous le ciel turinois et leur descente vers la mélancolie pour l'un, la folie pour l'autre. Quant au troisième, l'auteur de cet ouvrage, il refuse qu'on de définisse biographe ; il introduit et clôt discrètement cette exploration.

Si je me suis tournée vers cet ouvrage, c'est parce qu'en grande amatrice de BD, je voulais profiter d'un autre support où verbe et visuel sont les deux facettes d'un même langage. Pourtant, force est de constater que si les auteurs de bande dessinée savent créer un tout cohérent entre dessin et narration, cet auteur de roman n'en est pas capable. Sur chaque page de cet ouvrage de 312 pages, figurent une illustration qui s'étale sur les deux tiers de l'espace et un texte traitant de Pavese, de Nietzsche, citant leurs correspondances ou leurs oeuvres, présentant des réflexions personnelles de Frédéric Pajak

Graphiquement, le dessin est sombre, fin et torturé. Les encarts graphiques de chaque page créent une atmosphère lourde et mélancolique, les aplats sont trop soutenus rendant parfois les illustrations illisibles. Ce traitement graphique me fait penser à celui qu'Eddie Campbell avait réalisé sur From Hell (un scénario signé d'Alan Moore) : des expressions figées, un jeu de hachures trop lourd et, en revanche, une architecture urbaine très fouillée et lumineuse, servant agréablement le côté imposant des bâtiments. Dans l‘ensemble, ces portraits et paysages manquent de vie, de spontanéité et de profondeur.

Si dessins et propos ont parfois l'occasion de se compléter, c'est à de trop rares occasions. Je sors fortement déçue de cette lecture car cette absence d'écho (entre l'écriture et les illustrations) est dommageable. L'impression qui domine est qu'il n'y a aucune transition entre l'un et l'autre, ce qui nécessite un effort de concentration non négligeable tout au long de la lecture. de plus, la narration est saccadée, elle est carencée en transitions. Cet ouvrage m'a donné l'impression d'une grande cacophonie, un fourre-tout mal agencé de diverses informations. La longue présentation de la ville de Turin (architecture, art de vivre, climat…) est assommante. L'ensemble crée une réelle lassitude lors de la lecture. Les inconditionnels de Nietzsche et Pavese trouveront certainement quelques plaisirs à partager un moment en leur présence mais, en simple amateur, cet ouvrage m'effleure à peine.
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