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Critique de Woland


Merci aux Editions Calleva qui, dans le cadre de ce partenariat avec Nota Bene, m'ont permis de découvrir ce livre.

Eh ! bien, j'ai été perplexe, il faut être honnête. Je ne pense pas avoir saisi l'identité du "Portrait" : est-ce Maurice Guilhon ? ou un parfait étranger ? Idem pour la femme qui a mis ce portrait dans sa chambre : qui est-elle et quel est son rôle dans l'histoire ? Evidemment, peut-être ne servent-ils tous les deux qu'à souligner l'apparente futilité (apparente seulement, on est bien d'accord) du combat qui a régi la vie entière de Maurice Guilhon : leur rencontre n'est qu'un hasard et le physique de cet inconnu est l'unique chose que la femme connaîtra jamais du disparu (en admettant que ce soit bien le portrait du linguiste). Leur amour commun pour la musique de Couperin les aurait sans doute unis mais ...

En un mot comme en cent, ce bref prologue et cette épilogue m'ont causé problème, c'est sûr.

Le reste au contraire m'a paru très limpide. Pourtant, le sujet est complexe : la mort des langues entraîne celle du langage, de la communication et donc de la société et de la qualité de vie. Au passage, Jean de Palacio égratigne (et il a bien raison) deux catégories d'auteurs : les forts tirages (genre Marc Lévy) et les académiciens. Pour lui, la littérature n'est pas chez ces gens-là. Comme il nous donne tout de même l'impression que c'est la situation dans laquelle se trouve notre propre langue qui est au coeur de sa réflexion, on lui donne bien facilement raison.

L'auteur vise aussi l'importance de moins en moins grande qui est celle actuellement accordée à la langue, aux mots, à la communication toute bête avec autrui, alors que l'être humain se laisse envahir de plus en plus par l'image et le son. Bon, il ne l'écrit pas comme ça mais enfin, c'est une évidence.

Bien entendu, la fin de l'histoire est triste et empreinte si ce n'est de désespoir, en tous cas de découragement.

Le style ... Alors là, c'est du soutenu, du châtié, de l'anti-journalistique, du littéraire. Ca fait plaisir de voir qu'il existe encore des auteurs pour y recourir. Bien sûr, ils n'ont pas droit aux têtes de gondoles avec encarts géants des supermarchés, ils ne passent pas non plus à la télévision, tout au plus ont-ils droit à une chronique sur France-Culture ou une radio similaire. Mais tant pis : les lire repose et enrichit. ;o)
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