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Critique de steph_bookin


Qui est Toumany Coulibaly ? Vous connaissez peut-être ce nom, au moins ce qu'on a pu en lire dans les journaux, entre deux faits divers. C'est ainsi que Mathieu Palain découvre son histoire, alors qu'il parcourt la presse quotidienne : « le 22 février 2015, quelques heures après avoir remporté le titre de champion de France du 400 m, Toumany Coulibaly ne sabre pas le champagne [...] il pose sa médaille sur la table de la cuisine, attrape une cagoule et rejoins quatre complices pour cambrioler une boutique de téléphones portables »
Etrangement touché par cette histoire, Mathieu Palain qui n'a que 6 mois d'écart avec Coulibaly, qui a grandi dans le même coin de banlieue, décide de lui écrire une lettre, à Fresnes. Coulibaly est en prison pour différentes affaires, et il pourrait y rester jusqu'en 2023.
Naît alors une amitié spontanée et sincère, entre l'athlète-braqueur et le journaliste, des entretiens, des SMS, des visites au parloir. Palain nous raconte sans jugement Coulibaly, son enfance, son talent incroyable pour la compétition, les gens qui croient en lui, ceux qu'il a déçus, le gâchis de sa carrière, ses récidives incompréhensibles. Toumany, lui, continue à courir, à s'entraîner à la dure, dans les couloirs bondés de Fresnes, et le lecteur est partagé entre la compassion et l'envie de le secouer, et puis l'espoir d'une vie meilleure, bientôt.

Mais le texte devient passionnant quand, à partir de ce récit de vie brûlée, le journaliste cherche à comprendre ce qui résonne en lui, le bouscule et l'interpelle. Il y déploie également une réflexion intéressante sur la justice, sur les prisons et la détention, la vie dedans, l'après, dehors. Un document plein d'humanité et de révolte, dans lequel Palain touche à l'intime avec élégance. Et il me donne envie de découvrir le premier texte de l'auteur "Sale gosse".

« Il ne faut jamais s'arrêter de courir. C'est au bout du chemin que l'on trouve la liberté. »
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