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Critique de Eric76


Le quinconce : « quatre objets aux quatre angles d'un carré, d'un losange, ou d'un rectangle et le cinquième au milieu ».
Tout est dit dans cette figure car cet incroyable récit en cinq actes raconte l'histoire de celui qui se trouve au milieu. Il est encerclé, assiégé, épié par les quatre autres composés de personnalités tenant le haut du pavé. Recommandables et au-dessus de tout soupçon, côté face. Fourbes, cruels et âpres au gain, côté pile. Assis confortablement, il faut les voir tendre, à la lueur des bougies, leurs pièges obliques pour tirer ceux du milieu vers eux…
Ceux du milieu ? Comme ils sont à plaindre ! Madame Huffam, victime de sa naïveté, qui ose à peine respirer, de peur de réveiller les rapaces qui l'entourent. Une vie en pointillés, sans bruits, à l'abris du regard des autres. Et que dire du fils, le petit John, qui évolue dans cette atmosphère empesée, craintive ! Un gosse qui grandit trop vite à force d'essayer de comprendre ces mystères ténébreux qui le cernent, ces regards fuyants, ces chuchotis dans la nuit… Un gosse plein de vie qui souffre de cette solitude abyssale qu'on lui impose… Un enfant trop malin qui, sans même le savoir, fera retentir les trompettes du malheur.
Nous sommes dans cette Angleterre du milieu du XIXème siècle, si riche, si miséreuse, si puissante, si pleine de drames et d'espérances… Si fascinante et si nauséabonde pour les « bien pourvus » que nous sommes devenus.
Quel roman, nom de Dieu ! quel souffle ! Lecture exigeante, histoire envoutante, style baroque…
Ce livre fut écrit dans les années quatre-vingt-dix, mais on se croirait dans « Les grandes espérances ».
J'ai vraiment hâte de retrouver John et sa maman dans « Les faubourgs de l'enfer ».
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