Il y a encore quelques semaines, je ne connaissais pas du tout
Charles Palliser ni son oeuvre "Le Quinconce". C'est donc avec curiosité que je me suis plongée dans le premier volet de cette saga, généreusement envoyé par les éditions Libretto, que je remercie vivement.
Comme beaucoup l'ont expliqué avant moi, le Quinconce est une oeuvre magistrale en 5 volumes, chacun d'entre eux étant composé de 5 parties. Tout semble organisé presque mathématiquement dans un but que je ne connais pas encore après la lecture du 1er volume.
L'histoire, quant à elle, se révèle intéressante et surtout intrigante. Dans un village anglais de la fin du XIXème siècle, le petit John, élevé seul par sa mère et quelques domestiques, comprend que sa famille cache un secret dont il voudrait bien trouver la clé. Il doit malheureusement faire face au silence de sa mère, effrayée à l'idée de lui divulguer quoi que ce soit.
De ce fait, le lecteur est lui aussi face à ce mur de silence. Nombreuses sont les pistes distillées par ci par là, mais quand un mystère semble s'éclaircir, un autre s'ajoute.
Ce livre m'a fait penser à une toile d'araignée. On comprend que chacun cache quelque chose, les intérêts des uns sont des dangers pour les autres, les complots n'en finissent plus, mais l'auteur tire les ficelles avec brio et maîtrise. Il sait parfaitement où il va et on le sent bien.
Les personnages sont des figures bien campés, aussi la mère de John m'agace-t-elle un peu quand elle lui répond systématiquement qu'elle lui expliquera tout quand il sera plus grand. Je comprends cet enfant qui sait qu'on lui cache des choses, qui manque de se faire enlever, mais à qui on ne dit rien!
Les domestiques, eux, sont criants de vérité et le réalisme est poussé jusque dans leur parler, très patois.
Autour de ce petit monde gravitent d'autres personnages sans scrupules, amis ou ennemis, pour certains le doute est encore permis, mais le tout rappelle Dickens, cela va sans dire, et cela a déjà été dit!
J'ai cependant été régulièrement surprise par l'écoulement du temps: il se passe parfois 3 ou 4 ans entre deux événements séparés de quelques pages, sans que cela soit formellement exprimé. Cela ne gâche rien à la compréhension de l'histoire.
J'ai été convaincue par cette lecture et je me plongerai dans la suite des aventures de John avec plaisir.
Chapeau bas à l'auteur, professeur de littérature, qui a publié cette oeuvre en 1989!