En 1901, l'île de Mingher, petit paradis de l'Empire ottoman, vit des heures sombres : l'épidémie de peste croît à une vitesse extrême, et il devient urgent de mettre en place toutes les mesures sanitaires. La princesse Pakizé – nièce de l'Empereur Abdulhamid et fille de son frère “en résidence surveillée” – et Nuri, son mari, convolent en voyage de noces sur le bateau ""l'Aziziye"" qui doit les mener jusqu'en Chine. Rien ne va se passer comme prévu : le docteur Nuri est requis sur l'île pour mettre en place la quarantaine, laquelle devra être acceptée par les communautés chrétiennes et musulmanes de l'île.
Orhan Pamuk livre ici un récit d'aventures, roman-fleuve de 680 pages, où les personnages multiples – pachas despotes, islamistes acharnés, princesses déchues, officiers ambitieux – mêlent leur destin sur ce micro-territoire afin de construire un Etat-nation, dans un Empire ottoman sur le déclin. Comme dans ses précédents livres, l'auteur attache une grande importance aux descriptions méticuleuses, nous plongeant ainsi dans l'atmosphère des rives du Bosphore, son orientalisme, ses parfums de rose mais aussi de poudre, ses mythologies et un certain goût de fin d'un monde.
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