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Critique de lafilledepassage
« le peuple a un ventre, qui mange le peuple – mais celui-ci ne le sait pas. »
Radioscopie d'un génocide passé sous silence en Occident, celui de la classe moyenne par les Khmers Rouges, au Cambodge. Ou plus exactement voyage au centre de ce génocide, puisque l'auteur, dont la famille a été décimée, donne la parole à Duch, l'un des bourreaux notoires de ce drame.
C'est une entreprise très noble que de donner la parole au bourreau, non pas pour qu'il s'explique, mais bien dans une ultime tentative d'en découvrir l'humanité. Pour ma part, Duch était juste un fou et un pervers narcissique.
Plusieurs points de ce récit ont fait écho à mes réflexions sur notre monde. En premier, l'auteur explique comment des Cambodgiens en sont venus à haïr et tuer d'autres Cambodgiens, par une habile manipulation de leurs frustrations et de leur sentiment d'humiliation. Ces laissés-pour-compte analphabètes ont trouvé là une terrible façon d'exister aux yeux du monde.
Ensuite, il montre la puissance de la langue, du vocabulaire. Une langue « où il n'y a pas de place pour l'émotion, le doute, le trouble », une langue vidée de sa substance et de ses subtilités pour devenir un outil qui flatte, qui dissimule, qui façonne et qui véhicule des slogans creux et dénués de fondements. Parce qu'un slogan ne sera toujours qu'un slogan (et un tweet un tweet).
Et enfin on y lit en filigrane un avertissement : méfions-nous de la pureté. Méfions-nous des idées pures, de la chasse à la pureté, de l'idéologie de la pureté, … D'ailleurs, en tant qu'Européens, peut-être est-il temps de relire notre Histoire.
« La démocratie pure n'existe pas : elle est l'absence d'homme ; une formule mathématique appliquée à l'histoire. »
Peut-être faut-il être plus radical encore : méfions-nous de toute idéologie !
Radioscopie d'un génocide passé sous silence en Occident, celui de la classe moyenne par les Khmers Rouges, au Cambodge. Ou plus exactement voyage au centre de ce génocide, puisque l'auteur, dont la famille a été décimée, donne la parole à Duch, l'un des bourreaux notoires de ce drame.
C'est une entreprise très noble que de donner la parole au bourreau, non pas pour qu'il s'explique, mais bien dans une ultime tentative d'en découvrir l'humanité. Pour ma part, Duch était juste un fou et un pervers narcissique.
Plusieurs points de ce récit ont fait écho à mes réflexions sur notre monde. En premier, l'auteur explique comment des Cambodgiens en sont venus à haïr et tuer d'autres Cambodgiens, par une habile manipulation de leurs frustrations et de leur sentiment d'humiliation. Ces laissés-pour-compte analphabètes ont trouvé là une terrible façon d'exister aux yeux du monde.
Ensuite, il montre la puissance de la langue, du vocabulaire. Une langue « où il n'y a pas de place pour l'émotion, le doute, le trouble », une langue vidée de sa substance et de ses subtilités pour devenir un outil qui flatte, qui dissimule, qui façonne et qui véhicule des slogans creux et dénués de fondements. Parce qu'un slogan ne sera toujours qu'un slogan (et un tweet un tweet).
Et enfin on y lit en filigrane un avertissement : méfions-nous de la pureté. Méfions-nous des idées pures, de la chasse à la pureté, de l'idéologie de la pureté, … D'ailleurs, en tant qu'Européens, peut-être est-il temps de relire notre Histoire.
« La démocratie pure n'existe pas : elle est l'absence d'homme ; une formule mathématique appliquée à l'histoire. »
Peut-être faut-il être plus radical encore : méfions-nous de toute idéologie !
