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Critique de fanfanouche24


En 1903, A. Papadiamantis écrit un court roman, Les Petites Filles et la mort , dont la figure centrale est une vieille femme,Yannou, aussi fascinante que terrifiante.
Alors qu'elle veille sa petite-fille malade, Yannou –– réfléchit sur sa vie de misère : mariée de force , et acablée de grossesses non voulues, elle découvre ce soir-là qu'elle "n'avait jamais fait que vivre dans la servitude".
De réaliser à quel point, elle a vécu à la fois dans la misère et la soumission,; cela l'amène à réfléchir à sa condition de femme mais aussi à celle des futurs bébés-filles qu'elle imagine à leur tour souffrir, faisant le malheur de leurs parents, obligés de s'endetter pour constituer leurs dots..., puis de devenir l'esclave de leur futur mari

C'est ainsi que Yannou, afin d'épargner cette vie de misère et d'asservissement à l'enfant qu'elle en train de veiller, commet l'irréparable et bascule dans le meurtre . Yannou tue par charité, pour délivrer l'enfant et la préserver d'une souffrance inutile.

Tragique dilemme du bien et du mal ... dans un contexte intolérable pour les femmes... mais la réflexion du Mal est omniprésente: en dépit de tout cela, est-ce que Yannou, dont nous comprenons les souffrances subies et les sombres réflexions pour l'avenir de ces petites filles-nourrissons a le droit de les empêcher de vivre ?

Texte bouleversant et dérangeant que j'ai découvert grâce à l'une des 1ères éditions en français, réalisée par le célèbre éditeur François Maspéro, réédité depuis, avec bonheur, en 1995, par Actes Sud
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