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Critique de kielosa



Virginie Paquier, une auteure française de 52 ans, a déjà une belle série d'ouvrages à son nom. Rien que sur Babelio elle en totalise 18. Il s'agit d'oeuvres de portée générales et des aventures policières autour de son Lieutenant Leclou. C'est surtout son "Le dernier facteur" de 2017 qui s'est révélé un franc succès.

"L'Envers des corps", publié en 2013, apparaît comme un ouvrage prémonitoire qui nous amène dans un monde où la vie des individus est régie par ce que l'auteure a baptisé "La Norme" et qui constitue une sorte de conseil supérieur scientifique dont l'unique tâche est la survie de l'espèce. Rien de moins !
Cette situation est le résultat d'épidémies, encore pire que le Covid-19, la grippe espagnole et la peste, qui ont ravagé notre planète.

Nous sommes en l'an de grâce 2222 et l'héroïne principale, Samale, née en 2184, a donc 38 ans et va se marier. Dans la logique de la survie de l'espèce, un mariage, tout comme une naissance, donne droit à une visite au "Centre des Anciens", où résident les très vieilles personnes sous haute protection sanitaire.

Le récit de Virginie Paquier démarre avec une visite de Samale à son aïeule, Georgia qui, à l'âge de 153 ans, vit au Centre des Anciens. Grâce aux efforts de la Norme et les acquis récents de la science les gens vivent beaucoup, beaucoup plus longtemps.

Notre Samale espère avoir prochainement un enfant de façon à garantir à sa famille l'existence sur 7 générations.

Une visite à un ancêtre est un privilège qui est soumis à des règles très strictes pour justement ne pas mettre en péril la vie des pensionnaires du Centre.

Georgia, en dépit des mesures de sécurité, réussit à faire passer un message à Samale sous la forme d'un faux ongle, une chose qui a disparu depuis des lustres. Intriguée, Samale met l'ongle sous un puissant microscope et découvre fascinée "une reproduction grossière d'un personnage, comme si le croquis était juste ébauché".

Samale est déçue qu'elle n'arrive pas à comprendre le message que Georgia lui a apparemment passé avec d'ailleurs d'énormes difficultés. Elle finit par faire appel à un scientifique, ami des son mari, l'ingénieur Loïs.

À l'aide d'un équipement super-sophistiqué, le duo voit le dessin d'une femme distinguée mais monstrueuse. Une femme, qui plus est, ressemble à Georgia, mais une Georgia sans nez, sans oreilles, sans cheveux, ni poils, sans ongles, "monstrueuse, inacceptable".

C'est sur cette image cauchemardesque que je me sens obligé d'arrêter ma petite présentation pour ne pas vous gêner dans la découverte de l'intrigue.

Car l'auteure a le don de créer et de développer une intrigue qui nous fixe sur le bord de notre chaise. Elle a aussi le talent d'imaginer une société fictive étroitement et rigoureusement gouvernée par des scientifiques. Un monde orwellien bien à elle.

Cette histoire de 209 pages se lit très vite grâce au mystère créé par Virginie Paquier et son talent de conteuse pour nous le raconter.

C'est bien beau le progrès scientifique, mais franchement je préfère vivre en 2021, même avec les risques et contraintes désagréables d'un virus terrible.
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