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Critique de gerardmuller


Le Feu /Henri Barbusse
Prix Goncourt 1916, ce témoignage fut vécu dans les tranchées en première ligne des troupes françaises en 1915 dans l'Artois. Barbusse en rédigea le texte final à l'hôpital de Chartres après avoir été blessé au combat. Antimilitariste militant et pacifiste de toujours, il resta néanmoins patriote et quoique réformé pour raison de santé, il s'engagea et fut volontaire pour aller en premières lignes.
Au début du récit, l'auteur, dans un style magnifique, puissant et imagé, décrit le réveil des soldats au petit matin dans une aube grise et humide, et nous fait part de son espoir : « La plaine qui ruisselle, striée de longs canaux parallèles, creusée de trous d'eau, est immense, et ces naufragés qui cherchent à se déterrer d'elle sont une multitude…Mais les trente millions d'esclaves jetés les uns sur les autres par le crime et l'erreur, dans la guerre de la boue, lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté. L'avenir est dans les mains des esclaves, et on voit bien que le vieux monde sera changé par l'alliance que bâtiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misère sont infinis. » Son idéalisme serait bien déçu de voir où nous en sommes de nos jours.
Des hommes de tous les métiers, venus de tous les horizons, de cultures différentes, citadins et campagnards, de tous les âges se retrouvent dans les tranchées, boyaux boueux et quasi sépulture pour bon nombre d'entre eux. Victimes du froid, de la faim, de la soif, de toutes les privations, ils vont vivre l'enfer face à l'armée allemande et Barbusse miraculeusement va en réchapper.
Et puis le cri de Bertrand compagnon d'armes de Barbusse : « Honte à la gloire militaire, hontes aux armées, honte au métier de soldat, qui change les hommes tour à tour en stupides victimes et en ignobles bourreaux. »
Un témoignage unique, éblouissant et terrible de réalisme sur une guerre que l'oubli guette au fil des 11 novembre qui se succèdent. Neuf millions de morts tout de même ! Pour la patrie !
Ce récit est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature mondiale de guerre.
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