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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Véritable plongée, en apnée, dans le monde d'une petite fille de huit ans.
L'auteure raconte avec finesse une année cruciale de la vie de cette gamine dans un Séoul en pleine expansion.
Pour le pays, c'est une période charnière : d'une part, parce que la croissance fait rêver à des possibilités d'enrichissement la population la moins nantie et d'autre part parce que les vieux schémas sont bousculés. Pour s'enrichir, il faut travailler dur, saisir toutes les opportunités de faire de l'argent.
Min-sun est "la petite dernière", celle qui passe en second et qui essaie de suivre le rythme.
Son père, est quasiment complètement absent : il apparaît dans deux ou trois fenêtres, ou concentré sur un "travail" comme préparer le petit-dejeuner de sa fille , déjà encravaté ou en train de courir sa malette à la main en lui criant un au-revoir de loin !
Sa mère, passe son temps à boursicoter, à s'informer de bons tuyaux, à marchander tout en "poussant" ses filles, pour leur assurer un bon avenir. C'est une course effrénée !

Les personnages sont silhouettés avec un trait ondoyant, presque à la limite de l'effacement ; ils sont juste identifiés par des détails : une coiffure, un accessoire. le paysage : de gros blocs carrés, imposants, où les fenêtres des appartements sont de minuscules traits, séparés par de larges avenues quasiment aussi vides que les coulois de natation.


Min-Sun, est obligée de nager alors qu'elle a peur et déteste ça ! Sa soeur réussit, est adulée, est bien intégrée dans la classe, alors qu'elle...
Elle nage, essaie de garder la tête hors de l'eau pour ne pas s'asphyxier.

Et là, c'est une réussite cette couleur bleue qui envahit tout, comme un flux qui recouvre la ville, son monde ! le lecteur ressent presque physiquement cet étoufement, quand la respiration manque à cause d'un trop grand effort. Et on lui en demande des efforts à Min-Sun ! Et quand elle essaie de s'exprimer, personne ne l'entend, ne la voit , comme si elle était sous l'eau où le son ne porte pas, et dans le noir.
Le bleu, sauf erreur de ma part, dans l'univers coréen symbolise le féminin, le froid, la nuit, la lune, le négatif, et le blanc est symbole de liberté, de paix. Elle n'a quasiment pas de liberté Min-Sun. Bien obligée de plonger, et dans la froideur des eaux de la piscine, et dans les flux et reflux de la société. Elle trouvera quelques planches de salut comme des amitiés plus ou moins vraies. Mais elle est vraiment toute seule pour s'en tirer.

Et puis les dernières pages s'éclairent : elle intégre un nouveau club de natation et là, force est de constater qu'elle SAIT maintenant nager : "j'ouvre l'eau avec la pointe de mes doigts". Dans l'obscurité de l'eau elle réussit à voir, à trouver ces escarpins de jeune femme qui lui permettons d'avancer dans le flux humain : elle a appris que l'on progresse plus vite si l'on reste sous l'eau le plus longtemps possible. Et la dernière image est celle d'une jeune femme attentive et complètement immergée parmi les humains de son temps : "Et je reste sous l'eau le plus longtemps possible" !
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Il est difficile de rentrer dans l'intrigue parce que l'atmosphère oppressante est poussée à son maximum. L'univers est froid avec ses teintes de bleu, de blanc et de noir. le trait de la dessinatrice est élastique et déstabilise un peu. Ceci dit, j'ai tout de même réussi un peu à m'identifier au personnage : sa haine de la piscine, son sentiment d'être perdue et rejetée par les adultes, la volonté de s'intégrer dans un groupe. Malheureusement pour elle, on comprend à la fin qu'elle n'a pas réussi à se forger une personnalité propre.

Sous l'eau, l'obscurité est une dénonciation de la société coréenne de l'époque tout en gardant une portée universelle. le passage où Min-Sun jette les chaussures de femmes volées est très fort. Certes, l'ambiance reste un peu malsaine mais c'est ce qui permet de se détacher aussi de la situation. Si on doit résumer en quelques mots cette BD, on pourrait dire qu'il s'agit des angoisses de l'enfant qui n'arrive pas à grandir par lui-même et qui se rebelle face à la figure maternelle... en vain.
Lien : http://anassete.blogspot.com..
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Une BD sur la vie en Corée (Seoul) dans les années 1980. Il y est décrit le rôle important donné à l'éducation et à la compétition qui est transmis aux enfants dès le plus jeune âge. Ainsi les deux soeurs de cette histoire sont poussées très tôt par une mère qui était aux antipodes de la mère au foyer de l'époque.
Les valeurs de la culture coréenne sont aussi distillés tout au long de la lecture.
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Un peu dérangeante, cette histoire de petites filles qui ne sont pas naïves et qui frayent leur chemin dans le monde impitoyable de l'éducation à la coréenne. Au-delà du dépaysement asiatique, le malaise psychologique qui s'installe fait aussi écho à notre société et aux injonctions de réussite qui sont faites à la jeune génération.
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Corée, années 80. Min-Sun, huit ans, habite en banlieue de Séoul avec sa grande soeur Min-Jin et ses parents. Comme tous les autres enfants du quartier, elle fréquente les cours de natation. Cependant, Min-Sun végète dans la section "canard" des débutants. C'est que la piscine, elle n'aime pas ça. Petite fille solitaire qui souffre de la comparaison avec sa grande soeur qui réussit tout, elle se sent transparente et inférieure aux autres et ses façons de se faire remarquer sont souvent maladroites et malvenues. Son père est quasiment absent et sa mère est bien trop accaparée par ses histoires d'argent et de bourse pour s'occuper d'elle, si ce n'est pour l'encourager à devenir une meilleure nageuse.
La petite Min-Sun se sent donc bien seule et son enfance se déroule dans un contexte bien triste que viendra finalement égayer une autre gamine rejetée.

A travers la tranche d'enfance de Min-sun, on découvre une Corée du Sud contemporaine sous un jour des moins heureux. Les bâtiments et les logements sont des parallélépipèdes froids et austères. La société coréenne valorise avant tout l'argent et la réussite. Les enfants sont incités constamment à devenir les meilleurs et la notion de compétition pèse dès le plus jeune âge. Les relations entre parents et enfants sont rigides et exempt de toute chaleur.
C'est dans cette environnement que grandit Min-Sun, qui porte aussi les soucis et les interrogations de son âge. L'album est centrée sur cette petite fille et ses sentiments. Elle est d'ailleurs le narrateur de cette histoire et nous fait partager la moindre de ses impressions : tristesse, déception, colère, et surtout la solitude. Rabrouée par sa grande soeur, oubliée par sa mère, évitée par ses camarades de classe, Min-Sun peine à trouver sa place dans un monde qui ne valorise que les gagnants.
Se dresse ainsi un portrait très touchant d'une petite fille émouvante qui se débat dans ses problèmes.
On y retrouve ici une enfance universelle avec ses jalousies, ses disputes, ses questions, le besoin d'affection et d'exister pour les autres, son envie de faire partie du groupe comme de s'en distinguer.

Beaucoup de lecteurs n'ont pas su s'attacher à Min-Sun à cause d'une froideur, d'une absence de sentiments que j'ai dû mal à comprendre. Pour ma part, j'ai été extrêmement touchée par cette petite coréenne dans laquelle je m'identifie pleinement. J'ai trouvé au contraire qu'on ressentait parfaitement la moindre de ses émotions, présentées avec pudeur et parfois non-dits. Suis-je plus sensible que d'autres justement à ces fameux non-dits ? Dans tous les cas, j'ai vibré avec elle, j'ai détesté, je me suis accroché en sa compagnie et j'ai refermé cet album gardant toute la tristesse que cet album contenait.

Le graphisme est plus déstabilisant. La très belle couverture annonce des dessins dans une palette de bleus et de blancs exclusifs qui rappelle l'élément centrale de l'eau et de la piscine. Si les couleurs sont très agréables, la physionomie des personnages m'a semblé moins heureuse. Réduits à leur plus simple expression, les détails de leur corps sont souvent absents ou juste suggérés. Les mains et les pieds sont esquissés ou laissés blancs, les visages sont réduit à quelques traits symbolisant les différents orifices. Malgré tout, les personnages ne sont pas dénués d'expression.

Au final, si le dessin ne m'a pas complètement convaincue, j'ai trouvé le scénario plus qu'intéressant et touchant. Pour moi, Sous l'eau, l'obscurité est un bel album intimiste qui, au-delà du portrait sans concession d'une Corée en pleine poussée économique, se révèle être la chronique d'une enfance blessée par la solitude.
A vous de vous faire votre propre avis !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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