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Critique de AgnesLenoire


Dorothy Parker, Comme une valse, Éditions1018, recueil de nouvelles, traduction de Michèle Valencia.

Dorothy Parker est née en 1893. Son éducation fut rigide, et très tôt elle s'opposa au carcan que son époque imposait aux femmes. Elle fut, très jeune, employée chez Vogue, mais elle ne rêvait que de partir pour rejoindre Vanity Fair où les multiples rubriques de culture lui permettraient de montrer sa plume piquante de critique. Elle réussira. le début de sa vie me fit fortement penser à celle de la stagiaire du film le diable s'habille en Prada !

Une fois lancée et à l'aise, elle s'associera financièrement au fondateur du journal The New Yorker. Ses critiques littéraires enlevées et directes, ses nouvelles ironiques, ses portraits corrosifs de femmes des années 1950, corsetées et dépressives, firent fureur. Pour l'écriture du scénario du film Une étoile est née, elle obtint en 1954 l'Oscar du meilleur scénario.

Les nouvelles de ce recueil sont à double tranchant : des femmes riches et alanguies, totalement narcissiques, sombrent dans la mélancolie, sans voir la misère autour d'elles, ou alors en la minimisant. Cela paraît antinomique mais l'autrice nous attache pourtant à ces femmes. Elle parvient à nous faire comprendre à quel point elles sont victimes de leur époque, qui les enjoint de rester dans la bienséance de leur rang. Ces femmes qui confondent illusion et réalité semblent, de façon risible, et en enfant gâtée, exiger de leur vie l'impossible, comme de rester éternellement jeune.

L'humour n'est jamais dans le scénario lui même, toujours plongé dans une période régressive pour les femmes, mais dans le style de l'autrice : ironique, mordant, métaphorique, décalé, cruel parfois. Chaque phrase est finement pesée (mais Dorothy était aussi une grande dialoguiste...) et son esprit acéré fait merveille et fait rire. C'est un petit chef d'oeuvre de finesse d'esprit et je l'ai savouré à petites bouchées...

La nouvelle la plus méchante : Cousin Larry
La plus autobiographique et la plus amusante par son auto dérision : La période bleue
La plus hilarante : Comme une valse
La plus littéraire : Les heures blêmes

Insta : @capsules_de_lecture
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