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Critique de Polybe


Si vous avez aimé le premier tome de la Trilogie Loredan, Les couleurs de l'acier, il n'est pas du tout certain que vous apprécierez celui-ci.
Premièrement, le personnage principal du premier tome Bardas Loredan n'a qu'un rôle secondaire dans le livre et le seul acte très fort qu'il commet a très peu de chance de vous plaire.
Il en est de même pour les autres personnages importants du premier tome : Ahtli, Alexius, Gannadius, Vetriz, sont ici réduits à des rôles de faite-valoir ou de marionnettes. Et bien sur Temhai et le peuple des plaines ont disparu de l'intrigue.
Le récit se concentre donc surtout sur Gorgas Loredan, en donnant d'ailleurs une vraie profondeur à ce personnage, et sur sa soeur Niessa, qui est nettement moins passionnante.
Deuxièmement, si l'auteur (au fait KJ Parker est le pseudonyme féminin de Tom Holt, donc il s'agit bien d'un auteur et non d'une auteure) jouait assez bien le jeu du roman d'aventures guerrières dans le premier tome, ici il en déploie plutôt une vision contrefaite et violemment ironique, qui insiste plutôt sur tous les aspects grotesques ou ridicules des combats. Vous ne trouverez ici aucun acte héroïque, aucune grande envolée. Plutôt un jeu de massacre à l'humour noir assumé, ce qui rend d'ailleurs le livre assez drôle par moment.
Troisièmement ce livre est bien plus bavard, et même verbeux, que le précédent et les dialogues y sont prépondérants, notamment dans la première partie.
Quatrièmement, si l'intrigue du premier tome n'était déjà pas très développée, ici elle ne tient qu'à un fil et il est très difficile de s'y intéresser vraiment, tant ses enjeux sont minces et de toutes façons tournés en ridicule par l'auteur.
Cinquièmement l'évolution du sujet du Principe, ou de la magie, n'est pas si passionnante que cela et parfois même assez abstruse. On peine souvent à comprendre ce qui se passe. En gros des gens font des rêves, d'apparence assez banale, et ces rêves semblent avoir des conséquences mais celles-ci ne sont ni claires ni évidentes.
Sixièmement et enfin vous risquez de vous ennuyer prodigieusement pendant les nombreuses pages consacrées à la technique de fabrication des arcs. Certes le premier tome comportait son lot de descriptions techniques de la fabrication d'armes diverses, mais tout cela faisait sens par rapport au récit. C'est beaucoup moins le cas ici à mon sens.
Pour être donc parfaitement honnête, je n'ai pas beaucoup aimé ce livre, qui conserve cependant de grandes qualités. L'écriture est fluide, les personnages sont intéressants, certains passages sont très drôles si on aime l'humour grinçants.
Simplement je n'ai pas pu m'ôter de l'idée que Tom Holt, qui dans les oeuvres sous son nom est plutôt spécialisé dans la SFFF humoristique, après nous avoir donné un premier tome qui respecte les codes de la light fantasy, n'a pu s'empêcher de dynamiter l'univers qu'il avait créé dans ce second tome, qui m'est apparu, en partie, comme une savante opération de déconstruction du premier.
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