– Vous pratiquez quel sport habituellement ?
« Marathon de séries sur canapé », ça compte ?
– Un peu de course ?
Il a dû être un adolescent passionnant. J’aurais bien aimé le connaître il y a dix ans. L’image de Tom se superpose à celle de mon boss. Ado, ce dernier ressemblait sans doute à mon ex-petit ami : charmeur, drôle, inattendu, passionnant… et infidèle. Sortant avec une fille et sa meilleure amie dans la foulée. Un type pas fréquentable.
Ça m’apprendra. Dernière fois que je troque ma liberté contre une histoire d’amour. Je ne dépendrai plus jamais de personne, foi de moi.
Rien de tel que le boulot pour chasser les idées noires.
Sans prêter attention à ce que je lui raconte, il scrute mon visage, ses yeux interrogent les miens. Ce n’est pas le moment, mais je repense à la photo et au délire d’Emma. Comme si mon corps avait décidé d’agir n’importe comment, mon pouls s’affole sous l’intensité de son regard, mon ventre se noue et le rouge me monte immédiatement aux joues. C’était quoi ma réflexion hier ?
Noël est une des périodes que je préfère, celle où on peut sentir l’amour des siens nous envelopper comme une couverture moelleuse. Celle où on peut leur rendre un peu de cet amour par des petites attentions. Je me réjouis déjà de leur dénicher le cadeau parfait.
Quelle conne de ne pas apprécier à sa juste valeur ce physique à tomber. Plutôt crever que lui dire, mais sa barbe naissante le rend encore plus attirant que d’habitude. Comment peut-on y être insensible ? Elle est où d’ailleurs, la bimbo ? Parce qu’il sort sûrement avec une de ces filles sublimes, sans une once de graisse, aux traits délicats parfaitement maquillés, à la chevelure lisse et brillante. Rien à voir avec moi. Même un soir de gala, même avec tous les artifices possibles, je me sens gauche et pataude.
Aussi blonde que je suis brune, aussi délurée et insouciante que je me montre raisonnable et prudente, elle rayonne de confiance en elle. Facile quand on est une vraie bombe. Elle me serre contre elle tandis que je me raidis entre ses bras.
J’ai besoin de pouvoir m’exprimer comme je l’entends avec au moins une personne. Les autres auront droit au patron correct et acceptable, toi tu auras la version non censurée.
Je tente de me convaincre que son signe d’affection machinal me réconforte plus qu’un baiser passionné. L’expérience m’a montré que je ne suis pas taillée pour les grandes histoires d’amour, pour la passion qui dévaste tout sur son passage et vous laisse détruit lorsqu’elle en a terminé.