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Le sieur Arcadi Jungelson, un menchevik juif et russe, a eu 2 filles, après sa fuite en France à cause de la Révolution manquée de 1905, toutes les 2 nées à Nancy : L'historienne Olga Wormser en 1912 et 3 ans plus tard la romancière Hélène Parmelin. Olga Wormser, décédée à l'âge de 90 ans à Fontenay-en-Parisis (Île de France) en 2002, est l'auteure d'une magnifique biographie de Catherine II, l'impératrice et despote éclairée de Russie (1729-1796) et d'un livre fort intéressant "Le retour des déportés".
Hélène Parmelin, également journaliste et critique d'art, est décédée à Paris en 1998, un peu plus jeune que sa soeur, mais tout de même à l'âge respectable de 82 ans. Comme son époux, l'artiste peintre Édouard Pignon, était un des meilleurs amis de Pablo Picasso, il existe un tableau du maître espagnol d'elle, que j'ai rajouté sur Babelio.
Un beau jour, les potes Mathieu et Godavril décident de visiter la Conciergerie en l'Île de la Cité à Paris, le lieu de détention pendant la Révolution française, par où est passée entre autres Marie-Antoinette. Ils rejoignent un groupe de touristes mené par une guide et pendant les traductions de ses explications observent surtout les touristes, notamment une famille allemande en minijupe : "la mère, les cuisses tremblantes d'une blancheur Persil...la fille avec les mêmes cuisses tremblantes plus agréablement et plus roses". Conclusion de Godavril : "Je trouverais ça plutôt sympathique si ce n'était pas tellement laid".
Autre exemple, un peu plus sérieux, du style d'Hélène Parmelin : George Isarlo (1897-1978), expert d'art, qui possédait la bibliothèque d'art la plus riche du monde, a proposé à un certain moment à la France de la reprendre. "La France c'est toujours un monsieur haut placé dans la Culture, qui...a autre chose à faire que la culture... Alors les Américains. Bon. Inutile de donner des détails".
Comme "Le perroquet manchot" ne constitue pas un récit dans le sens d'un enchaînement d'événements et est ainsi virtuellement impossible à résumer, j'ai cru bon de m'arrêter sur la façon bien particulière de l'auteure de concevoir et présenter un ouvrage littéraire de 551 pages en fort petits caractères. Les 2 petits exemples montrent qu'elle dispose d'une solide dose d'observation et sens d'humour.
Son héros principal, Mathieu, est un reporter de guerre, qui a roulé sa bosse au Vietnam, le Laos, au Cambodge et en Irlande. Son aide de ménage est un grand jeune homme blond et barbu nommé Lagatu, qui rêve de publier un grand roman et "a porté des piles de manuscrits chez Titran, un éditeur en difficulté". Il a assuré son patron que même si jamais il gagne le Goncourt, il gardera sa place "pour ne pas entrer dans le courant horrible des littérateurs. Il sera homme de ménage couronné. C'est tout".
Godavril est une nature excentrique, toujours à court d'argent, qui aime feuilleter les bouquins dans les librairies près du Boul'Mich, et comme il a une mémoire foudroyante (quasi de l'hypermnésie), il sort, à tout bout de champ, toutes sortes de citations allant des philosophes grecs présocratiques à la BD.
Pour Hélène Parmelin, qui a vécu avec son mari 2 ans et demi en Indochine française, Mathieu devient son véhicule pour distiller des souvenirs exotiques, tandis que Godavril devient son porte-parole littéraire. Par la bouche de ce protagoniste pittoresque, elle peut faire part de ses sympathies ou aversions à l'égard d'écrivains illustres et moins réputés.
Je suis, bien entendu, tenté de continuer à vous passer d'autres fines trouvailles de l'auteure, mais ce serait manquer de "fair play" envers les prochains lecteurs et lectrices.
Je dois reconnaître que cet ouvrage d'Hélène Parmelin a été pour moi une agréable découverte. Mais la dame russo-française et communiste jusqu'à l'invasion de la Tchécoslovaque en 1968, a écrit beaucoup d'autres oeuvres littéraires, parmi lesquels des romans comme "Léonard dans l'autre monde" (1974) et "La femme écarlate" (1975), des essais tel "Libérez les communistes" (2000) et des écrits sur l'art, comme "Picasso dit" de 1966.
Critique de kielosa
Le sieur Arcadi Jungelson, un menchevik juif et russe, a eu 2 filles, après sa fuite en France à cause de la Révolution manquée de 1905, toutes les 2 nées à Nancy : L'historienne Olga Wormser en 1912 et 3 ans plus tard la romancière Hélène Parmelin. Olga Wormser, décédée à l'âge de 90 ans à Fontenay-en-Parisis (Île de France) en 2002, est l'auteure d'une magnifique biographie de Catherine II, l'impératrice et despote éclairée de Russie (1729-1796) et d'un livre fort intéressant "Le retour des déportés".
Hélène Parmelin, également journaliste et critique d'art, est décédée à Paris en 1998, un peu plus jeune que sa soeur, mais tout de même à l'âge respectable de 82 ans. Comme son époux, l'artiste peintre Édouard Pignon, était un des meilleurs amis de Pablo Picasso, il existe un tableau du maître espagnol d'elle, que j'ai rajouté sur Babelio.
Un beau jour, les potes Mathieu et Godavril décident de visiter la Conciergerie en l'Île de la Cité à Paris, le lieu de détention pendant la Révolution française, par où est passée entre autres Marie-Antoinette. Ils rejoignent un groupe de touristes mené par une guide et pendant les traductions de ses explications observent surtout les touristes, notamment une famille allemande en minijupe : "la mère, les cuisses tremblantes d'une blancheur Persil...la fille avec les mêmes cuisses tremblantes plus agréablement et plus roses". Conclusion de Godavril : "Je trouverais ça plutôt sympathique si ce n'était pas tellement laid".
Autre exemple, un peu plus sérieux, du style d'Hélène Parmelin : George Isarlo (1897-1978), expert d'art, qui possédait la bibliothèque d'art la plus riche du monde, a proposé à un certain moment à la France de la reprendre. "La France c'est toujours un monsieur haut placé dans la Culture, qui...a autre chose à faire que la culture... Alors les Américains. Bon. Inutile de donner des détails".
Comme "Le perroquet manchot" ne constitue pas un récit dans le sens d'un enchaînement d'événements et est ainsi virtuellement impossible à résumer, j'ai cru bon de m'arrêter sur la façon bien particulière de l'auteure de concevoir et présenter un ouvrage littéraire de 551 pages en fort petits caractères. Les 2 petits exemples montrent qu'elle dispose d'une solide dose d'observation et sens d'humour.
Son héros principal, Mathieu, est un reporter de guerre, qui a roulé sa bosse au Vietnam, le Laos, au Cambodge et en Irlande. Son aide de ménage est un grand jeune homme blond et barbu nommé Lagatu, qui rêve de publier un grand roman et "a porté des piles de manuscrits chez Titran, un éditeur en difficulté". Il a assuré son patron que même si jamais il gagne le Goncourt, il gardera sa place "pour ne pas entrer dans le courant horrible des littérateurs. Il sera homme de ménage couronné. C'est tout".
Godavril est une nature excentrique, toujours à court d'argent, qui aime feuilleter les bouquins dans les librairies près du Boul'Mich, et comme il a une mémoire foudroyante (quasi de l'hypermnésie), il sort, à tout bout de champ, toutes sortes de citations allant des philosophes grecs présocratiques à la BD.
Pour Hélène Parmelin, qui a vécu avec son mari 2 ans et demi en Indochine française, Mathieu devient son véhicule pour distiller des souvenirs exotiques, tandis que Godavril devient son porte-parole littéraire. Par la bouche de ce protagoniste pittoresque, elle peut faire part de ses sympathies ou aversions à l'égard d'écrivains illustres et moins réputés.
Je suis, bien entendu, tenté de continuer à vous passer d'autres fines trouvailles de l'auteure, mais ce serait manquer de "fair play" envers les prochains lecteurs et lectrices.
Je dois reconnaître que cet ouvrage d'Hélène Parmelin a été pour moi une agréable découverte. Mais la dame russo-française et communiste jusqu'à l'invasion de la Tchécoslovaque en 1968, a écrit beaucoup d'autres oeuvres littéraires, parmi lesquels des romans comme "Léonard dans l'autre monde" (1974) et "La femme écarlate" (1975), des essais tel "Libérez les communistes" (2000) et des écrits sur l'art, comme "Picasso dit" de 1966.
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