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Critique de Bazart


Dans ma chronique sur rien ne va plus, le 50ème film d'un de mes réalisateurs fétiches, Claude Chabrol, disparu en septembre 2010, je vous disais que je m'étais plongé dans une bible sur ce cinéaste, que m'a fait découvrir l'éditeur Les Editions de la Martinière,et qui est une vraie mine pour tous les fans de cet immmense cinéaste

Si Claude Chabrol a laissé derrière lui une oeuvre foisonnante de quelque 104 films, épisodes de séries, ou téléfilms tournés, mais aussi comme acteur, en 54 ans de carrière, le livre ne peut prétendre à l'extaustivité mais privilégie les moments les plus importants et représentatifs de sa carrière.

Michel Pascal, Journaliste et documentariste spécialisé dans le cinéma, consacre enfin un bel ouvrage richement illustré à ce pilier du cinéma français, à la filmographie autant cohérente qu'hétérogène.

Et cerise sur le gateau, pour parler d'un de mes cinéastes (morts) préférés, quoi de mieux qu'un de mes autres réalisateurs (vivants) pour préfacer cet ouvrage?

James Gray, cinéaste américain qui a su renouveler ce genre avec un immense talent ("Little Odessa", "The Yard"...) préface l'ouvrage car il était devenu un proche de Chabrol et qu'il se vouaient une mutuelle admiration.

Admirateur des Bonnes Femmes - il avait rencontré Claude Chabrol quelque temps avant sa disparition - le livre de Michel Pascal emprunte d'abord un parcours chronologique classique mais pertinent.

Le critique rappelle le milieu dans lequel est élevé le futur réalisateur : fils et petit-fils de pharmaciens, Chabrol échappe au déterminisme de la réalité par la voie de la fiction. Mais gardera de l'importance des classes sociales une conscience aiguë, qui traverse toute sa filmographie. Filmographie déclinée par l'auteur selon une double logique des actrices et des couleurs : noir avec Bernadette Lafont, bleu avec Stéphane Audran et rouge avec Isabelle Huppert.

D'un bout à l'autre de ce chemin à travers films, on trouvera encore des photographies – de la prime jeunesse en noir et blanc aux Polaroïds de la fin –, des extraits de scripts manuscrits et les premières pages du journal intime de Chabrol, rapidement abandonné.

La dernière partie du livre, consacrée à des entretiens avec ses proches, est sans doute la plus instructive et la plus émouvante. On y croise Isabelle Huppert qui raconte sa rencontre avec le réalisateur en 1978 dans un avion et Paul Gégauff, son scénariste, mort poignardé par sa compagne en 1983, comme dans un de ses films. Cette ronde des amis, producteurs et acteurs, est complétée par un questionnaire de Proust auquel avait répondu Chabrol en 1976. L'occasion de faire connaissance avec les personnages historiques et fictifs qui ont nourris son imaginaire, de Vélasquez à Esther Gobseck, l'héroïne balzacienne, de Debussy à Simenon.

Aimé du public, attendu à chaque film par la critique, il émane de Claude Chabrol une personnalité attachante, drôle et érudite, qui transpire la générosité, à l'image de ce splendide album, en tous points passionnant et que je conseille à tous ceux qui ont aimés au moins un film de Chabrol.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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