Quand les hérisson naissent, leurs pics sont mou au début. Leur défense n’est pas au point, ils sont fragiles. Ils durcissent assez lentement et la première hiver peut leur être fatal à cause de l’hibernation. S’ils se collent à leurs proches, ils se feront piquer et mourront d’infection. Et s’ils se mettent trop loin, ils mourront de froid. La survie du jeune hérisson va dépendre de sa capacité à trouver la bonne distance. C’est ce que je cherche depuis qu’il m’a dit qu’il allait mourir la bonne distance.
« Quand je découvre une musique que j'aime bien je peux l'écouter cinquante fois de suite jusqu'à m'en lasser, parfois jusqu'à ce qu'elle me dégoûte. J'ai parfois l'impression de faire la même chose avec les gens. »
Je mesure 1m79.
Un jour une fille m'a dit qu'elle pouvait me faire confiance juste parce que je lui ai donné ma taille, elle a dit N'importe quel mec aurait rajouté un centimètre pour faire le mètre quatre-vingts, pas toi. Ce qu'elle ne sait pas c'est qu'en réalité, je fais 1m78.
Au moins toi tu as de la chance, tu as des gens à qui parler... Moi j'en ai jamais eu.
Les idées n'ont pas eu le temps de courir le cent mètres qu'elles se prennent mon crâne.
Moments que je n'ai pas su attraper ni comprendre mais nos moments quand même.
Il y a encore quelques temps, je me lavais les mains avant d'écrire. Maintenant j'ai compris que se laver les mains et écrire c'est la même chose.
C'est principalement la nuit que j'arrive à écrire, que ça sort. Quand j'étais petit je croyais que ce n'était que la nuit qu'on mourrait. Peut-être qu'àu fond jy crois toujours et que je veux me prouver que c'est faux. Seul dans la nuit, je suis Juste une présence et la présence j'ai du mal. C'est compliqué, je trouve, d'être présent. Mais au moins quand j'écris, je fais acte de présence des moments passés. Ça me rassure, ça me berce. Je ne sais pas si j'existe, là, maintenant, ici, mais je suis sûr que j'existais il y a quelques jours vu que j'écris ce que j'avais dans le bide à ce moment-là.
Enfant, je t'en voulais de ne pas dire, de ne pas faire. Adulte, je comprends enfin que tu ne sais juste pas dire, tu ne sais juste pas faire. Je suis condamné par l'espoir. Celui d'une résolution, pour nous deux, la promesse que l'hiver glacial qu'en notre relation laissera place à un printemps, pas même un été. Je demande juste un bourgeon. Un peu de verdure. Un petit quelque chose.
Une amie me dit qu'elle n'arrive plus à jouir et que sa psy lui a conseillé de repenser à des moments passés d'orgasme extrême pour réamorcer l'impulsion.
Peut-être que je devrais replonger dans mes anciennes larmes. Mais surtout, je n'arrête pas de me demander : que deviennent les larmes qui n'ont pas coulé ?