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Critique de Gribouille_idf


En matière de probité publique, il y a des questions qui fâchent et d'autres qui ne nous étonnent plus. Le livre de Philippe Pascot dévoile des faits, des abus, des délits qui ne semblent malheureusement plus nous étonner. Il dénonce, grâce à de nombreuses illustrations et à l'appui de sa propre expérience d'ancien élu, « les pots aux roses », comme il se plaît à le répéter, d'une classe politique engluée dans l'immoralité (assumée pour certains élus) et dans les illégalités (cachées par beaucoup).

Pour nous en donner un aperçu, il a partagé son ouvrage en trois grandes parties : dans un premier temps, il rend compte d'un système démocratique qui protège et favorise les hommes et les femmes politiques qui en font partie. Entre l'absentéisme des députés et des sénateurs, leur nombre excessif et la voie royale, mais sans mérite, de la profession d'avocat, et de l'accumulation des richesses, l'auteur nous donne un avant goût amer d'un petit monde d'abuseurs, voire d'amuseurs. Dans la deuxième partie, Philippe Pascot s'attaque à l'arlésien de la question politique : le cumul des mandats. Il s'interroge sur les petits privilèges que certains de nos parlementaires s'octroient en s'accordant un droit d'entrée, sans mérite toujours, dans les corps d'inspection de l'Etat (IGEN, IGAS, …) par le « tour extérieur », en bénéficiant des différentes retraites liées au cumul de leurs mandats et en abusant de l'utilisation, pour des intérêts personnels, de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). La dernière partie aborde la problématique épineuse de l'impunité des élus dans l'exercice de leur fonction politique et de leur obligation d'exemplarité en matière de transparence publique. Malgré un rapport sur le sujet et un cadre pénal strict, clair et applicable (en cas de concussion, de corruption passive, de trafic d'influence, de prise illégale d'intérêt, d'atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans la passation des marchés publics, la soustraction et le détournement des biens publics, ...) aux personnes exerçant une fonction publique, force est de constater que nos dirigeants politiques (en particulier les parlementaires) même pris la main dans le sac continuent de s'enrichir sur le dos des contribuables tout en leurs demandant de se serrer la ceinture pour l'intérêt de la Nation. L'auteur rappelle toutefois qu'ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac : « On ne le dira jamais assez, tous les parlementaires ne sont pas pourris. Tous les élus ne sont pas des magouilleurs. C'est même une minorité d'entre eux qui sont la honte du monde politique, mais (…) ils bénéficient d'une bienveillance silencieuse et/ou d'une mansuétude complice de la part de la majorité de leurs collègues. »

L'exercice auquel s'est livré Philippe Pascot est moralement appréciable. Mais, on finit par se lasser de l'excessive délation nominative des femmes et des hommes politiques qui abusent, qui profitent et qui s'amusent avec les deniers publics. Etait-il nécessaire d'en faire un catalogue ? De plus, on regrettera également, si ce n'est davantage, l'abus des points d'exclamation, les "horreurs" de syntaxe et le maniement d'une langue française qui nous pousse à fermer livre avant la fin et qui, finalement, affaiblit l'argumentation de l'auteur.

Je remercie l'équipe du site Babelio, à travers l'opération « Masse critique », de m'avoir donné l'occasion de lire cet ouvrage.
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