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Critique de Zakuro


Maeve et Danny vont m'accompagner longtemps. Ce sont plus que des personnages pour moi, ils sont l'incarnation même de la force et la fragilité d'un être dans toute sa vérité.
L'écriture de Ann Patchett est un joyau brut ciselant les émotions jusqu'à la fibre la plus ténue dans un cadre romanesque éblouissant.
Maeve et Danny sont frère et soeur unis par un amour fraternel très fort construit sur le manque et la perte. Leur lien entre eux n'a d'égal que l'attachement sans borne que tous les deux vouent à la maison de leur enfance, la sentinelle vivante de leur histoire, la preuve archéologique de ce qu'ils ont vécu.
Des années plus tard et pendant longtemps, Maeve et Danny viendront la voir, de loin en voiture et en cachette, fumant cigarette sur cigarette, partageant entre eux les souvenirs d'un passé fantôme.
On l'appelle la Maison des Hollandais. Une belle et grande demeure des années 1920 avec un parc aux magnifiques tilleuls, une maison étrangère, un peu étrange à la fois austère et offerte aux regards à Elkins Park, dans la banlieue de Philadelphie de la période des années 50-60.
Comme j'aime aussi cette belle demeure telle qu'elle est décrite par Ann Patchett. C'est vraiment un personnage à part entière où ceux qui l'habitent sont comme ensorcelés, possédés par l'envie folle de l'habiter ou de la fuir à tout prix. Les murs peuvent tendre les liens ou les rompre brutalement comme une mauvaise fée. Elle est à la fois si austère avec ses vieux portraits et si légère avec ses baies ouvertes à tous les regards comme si les yeux pénétraient l'âme entière.
C'est un lieu unique sans retour en arrière pour tout ce qu'on y laisse et pour tout ce que l'on garde. Et nous fait grandir.
C'est si beau et fort, ce lieu, ce lien magique, que rien ne peut séparer. C'est si déchirant et émouvant, la séparation brutale avec les derniers souvenirs d'une mère, d'un père que rien ne peut réparer.
Des noeuds et des liens difficiles à démêler entre amour, haine et pardon quand un seul lieu concentre tant de sentiments vécus plus forts et plus profondément quand on est enfant ou adolescent.
J'ai aimé suivre Danny dans ce long apprentissage à devenir homme, toujours sous le regard attendrissant et maternel de Maeve. Danny est le fil conducteur du roman, Maeve l'aînée est son ange gardien allant jusqu'au sacrifice d'abandonner sa propre vie pour guider son jeune frère. Autant de bouts de soi à assembler et d'étapes à construire pour sauver une vie telle qu'on rêve de la vivre.
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