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Critique de Pascalmasi


Voilà un bien curieux ouvrage. Pour être franc, peut-être le plus mauvais livre que j'ai lu depuis des décennies !

Qu'en dire ?
Sur la forme d'abord :
L'écriture trahit une maîtrise très approximative de la langue. A quoi, il faut ajouter une organisation brouillonne du texte : pas d'introduction pour présenter le propos. le lecteur ne sait donc pas où veut aller l'auteur même parvenu à la dernière page ! La Table des matières permet de constater la confusion des idées et des registres abordés.
Enfin, sur le plan des idées, des affirmations, des affirmations, encore des affirmations. Peu d'argumentations et de raisonnements déductifs.

Sur le fond :
Ce livre est une sorte de "manifeste" historico-religieux qui s'adresse à des personnes nécessairement croyantes (catholiques romaines bien plus que chrétiennes d'ailleurs car c'est bien le credo romain qui sous-tend l'ouvrage) qui veulent renforcer leur foi par la lecture d'un texte qui tente de revisiter l'Histoire de l'Occident et surtout celle de la France en partant de la pensée grecque jusqu'à notre monde moderne. Les poncifs y sont légion.

Un exemple suffira à montrer la faiblesse du propos : P. 35, l'auteur parle des débuts du christianisme. Il écrit : « […] le christianisme apporte une véritable révolution du point de vue de la conception de la société. La séparation des pouvoirs entre ce qui concerne le pouvoir politique et le pouvoir religieux est une marque qui n'apparaît pas dans les autres religions pour lesquelles il y a nécessairement unité entre les deux. » Comment peut-on écrire de pareilles affirmations en contradiction flagrante avec la réalité historique ? A partir du Concile de Nicée en l'an 325, l'église chrétienne, fraîchement autorisée à pratiquer son culte, n'a eu de cesse de se mêler au pouvoir politique et de rechercher un monopole de fait. Avec une grande efficacité d'ailleurs, car en quelques siècles, il n'y a plus eu un roi en Occident qui ne fut de « droit divin » ! le mélange des genres a été complet et souhaité. L'auteur semble confondre ce qu'il souhaite et ce qui s'est passé. Ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'affirmations.

La question que m'a intrigué est : A qui peut bien s'adresser un tel texte ? J'avoue qu'en arrivant à la dernière page, je n'ai toujours pas tranché. Dans l'esprit de l'auteur, c'est probablement un texte destiné à cette branche de l'église que l'on appelle la « Pastorale », c'est-à-dire à cette activité qui tente de convaincre et de convertir ceux qui ne sont pas croyants. Ce qui n'est pas interdit, cela va de soi.

Sans vouloir faire injure à qui que ce soit, c'est un très mauvais livre.

Sur un sujet comme celui-là, je recommande le livre à quatre mains de Lucien Jerphagnon – grand historien de l'antiquité – et Luc Ferry – philosophe que l'on ne présente plus - : La tentation du Christianisme. Véritable essai historique et théologique sur des problématiques comparables.
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