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Critique de Cigale17


Merci à une opération Masse critique et aux éditions du Seuil de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce premier roman particulièrement touchant ! ***
Dans Les Oiseaux rares, Hugo Paviot nous emmène d'un bord à l'autre de la Méditerranée, en France et en Algérie. À Alger, Achir survit en travaillant pour son oncle et en faisant parfois divers petits boulots moins avouables. Il s'ennuie, se cherche, se perd dans ses cauchemars et rêve d'un ailleurs meilleur. En France, Sihem, 23 ans, décrocheuse qui a repris des études dans un micro-lycée après une enfance dévastée, tente de canaliser ses émotions, mais laisse parfois libre cours à son agressivité. Dans la résidence où elle vit, elle côtoie de nombreuses personnes âgées, dont Émile, dit Zapata à cause de ses ascendances mexicaines et de ses idées anarchistes, qui se révèle être un révolutionnaire bien attachant, séducteur malgré son mauvais caractère, généreux et amateur de vin rouge. À ces trois « oiseaux rares », il faut en ajouter deux autres. Hélène, la prof dévouée, passionnée et passionnante, qui se donne tout entière pour réussir à amener ses élèves au désir et au plaisir d'apprendre, mais aussi pour les tirer de leur misère affective, parfois au détriment de sa propre famille ; et Rose, la directrice du foyer, une femme aussi altruiste qu'Hélène, qui respire la bonté et la générosité. Ces personnages (et quelques autres) se trouveront, se perdront, s'avoueront leurs faiblesses ou les cacheront, se mentiront, s'aimeront et, surtout, grandiront.
***
Ce roman se présente, je crois, comme un roman d'apprentissage. Pour Sihem et Achir, c'est une évidence : Sihem fera quantité d'expériences, tant intellectuelles qu'humaines, et elle sortira grandie et apaisée des épreuves qu'elle traverse ; Achir sera poussé par l'adversité et les rencontres à réfléchir plus avant, à se connaître mieux et à tenter de prendre son destin en main. Émile aussi, malgré son âge, ira chercher bien loin en lui, avec tout le courage dont il est capable, pour pouvoir offrir à Sihem une amitié sans fard et sans complaisance, et enfin, trouver la paix. J'ai aimé ces personnages très attachants, leurs doutes, leurs faiblesses, leur bonté et leur souci d'autrui. J'ai trouvé l'histoire d'amour un peu convenue, mais sans mièvrerie. L'écriture m'a d'abord déroutée. Les phrases sont le plus souvent très courtes, presque hachées, et l'auteur a fait le choix du présent pour la narration. Les dialogues sont toujours rapportés au style indirect, parfois indirect libre ; dans les deux cas, ce n'est pas facile à manier et cela alourdit un peu le style qui se veut, la plupart du temps, minimaliste. Ces remarques sont surtout valables pour les quatre ou cinq premiers chapitres. Après, soit je me suis habituée, soit le style s'est fait plus fluide. Un peu des deux, je dirais… Mais bref, j'ai bien aimé cet émouvant premier roman, et je me ferai un plaisir de suivre cet auteur. À découvrir !
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