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EAN : 9782021434255
224 pages
Seuil (02/01/2020)
3.88/5   42 notes
Résumé :
À Vitry-sur-Seine, Sihem, jeune franco-algérienne de 23 ans, fait sa rentrée en première au microlycée, un établissement pour élèves décrocheurs. Elle loge à la résidence autonomie Auguste Blanqui, où elle fait la connaissance d’Emile, dit Zapata, un vieux révolutionnaire de 82 ans. Sihem ne croit pas en une société qui, pense-t-elle, ne lui offre pas d’avenir. Zapata cherche un sens à sa vie qui s'achève.

Hélène, la professeure de français de Sihem, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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« Achir pense à cette histoire chaque fois qu'il vient [à Oran, en Algérie] : aux numéros pairs des habitants du front de mer répondent des numéros impairs à Almería [Espagne] sur l'autre rive de la Méditerranée. Il trouve que l'idée est belle. »
Moi aussi.
Et ce livre s'annonçait beau également : d'un côté Achir, un jeune Algérien sans avenir, qui rêve d'exil ; de l'autre Sihem, française sans famille.

A vingt-trois ans, Sihem reprend ses études en classe de Première, dans un microlycée de Vitry-sur-Seine destiné aux élèves en situation de décrochage scolaire.
Pour eux, la réussite se mesure moins aux notes qu'à de petites victoires, chaque jour : se lever, sortir de chez soi, entrer dans l'établissement, dans une classe, et y rester toute la journée. Autant de défis pour ces adolescents et l'équipe enseignante.
Sihem trouve une référente précieuse en la personne d'Hélène, la prof de français, et se voit par ailleurs épaulée par un de ses voisins octogénaire, Emile. Car la jeune femme est accueillie dans une résidence de seniors - vive la mixité sociale et intergénérationnelle.

Ce sont ces deux thèmes qui m'ont attirée lorsque le livre m'a été proposé : décrochage scolaire, et amitié, liens forts, soutien entre générations. 'On ne choisit pas sa famille (...) et pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher...' ♪♫ comme dit Maxime, mais on peut choisir des amis parmi les gens que la vie met sur sa route.

Je n'imaginais pas que l'auteur allait charger la barque à ce point. Pléthore de personnages, d'anecdotes et de thématiques abordées en plus de celles évoquées ci-dessus : divorce, familles bancales, femmes abandonnées, seules et fortes, importance des études, de la littérature, de la confiance en soi pour avancer et se sentir libre, mais aussi...

Beaucoup d'idées intéressantes sur les dysfonctionnements de nos sociétés à Paris ou Alger ♪♫, façon Pascal Manoukian ou Olivier Norek.
Mais sans doute trop de fil goût à mon good, cousu de feel blanc (attention, contrepèteries).
A part Raymonde (? je m'y perds dans les prénoms), tout le monde il est super gentil et disponible avec les gens en galère. Dans la vraie vie, c'est pas comme ça...

L'auteur est metteur en scène. En écrivant ce premier roman, a-t-il pensé à une adaptation à l'écran ? C'est peut-être ce côté formaté qui m'a gênée.

• Merci à Babelio et aux éditions du Seuil.
___

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=o8dJQEF4cSk
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Merci à une opération Masse critique et aux éditions du Seuil de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce premier roman particulièrement touchant ! ***
Dans Les Oiseaux rares, Hugo Paviot nous emmène d'un bord à l'autre de la Méditerranée, en France et en Algérie. À Alger, Achir survit en travaillant pour son oncle et en faisant parfois divers petits boulots moins avouables. Il s'ennuie, se cherche, se perd dans ses cauchemars et rêve d'un ailleurs meilleur. En France, Sihem, 23 ans, décrocheuse qui a repris des études dans un micro-lycée après une enfance dévastée, tente de canaliser ses émotions, mais laisse parfois libre cours à son agressivité. Dans la résidence où elle vit, elle côtoie de nombreuses personnes âgées, dont Émile, dit Zapata à cause de ses ascendances mexicaines et de ses idées anarchistes, qui se révèle être un révolutionnaire bien attachant, séducteur malgré son mauvais caractère, généreux et amateur de vin rouge. À ces trois « oiseaux rares », il faut en ajouter deux autres. Hélène, la prof dévouée, passionnée et passionnante, qui se donne tout entière pour réussir à amener ses élèves au désir et au plaisir d'apprendre, mais aussi pour les tirer de leur misère affective, parfois au détriment de sa propre famille ; et Rose, la directrice du foyer, une femme aussi altruiste qu'Hélène, qui respire la bonté et la générosité. Ces personnages (et quelques autres) se trouveront, se perdront, s'avoueront leurs faiblesses ou les cacheront, se mentiront, s'aimeront et, surtout, grandiront.
***
Ce roman se présente, je crois, comme un roman d'apprentissage. Pour Sihem et Achir, c'est une évidence : Sihem fera quantité d'expériences, tant intellectuelles qu'humaines, et elle sortira grandie et apaisée des épreuves qu'elle traverse ; Achir sera poussé par l'adversité et les rencontres à réfléchir plus avant, à se connaître mieux et à tenter de prendre son destin en main. Émile aussi, malgré son âge, ira chercher bien loin en lui, avec tout le courage dont il est capable, pour pouvoir offrir à Sihem une amitié sans fard et sans complaisance, et enfin, trouver la paix. J'ai aimé ces personnages très attachants, leurs doutes, leurs faiblesses, leur bonté et leur souci d'autrui. J'ai trouvé l'histoire d'amour un peu convenue, mais sans mièvrerie. L'écriture m'a d'abord déroutée. Les phrases sont le plus souvent très courtes, presque hachées, et l'auteur a fait le choix du présent pour la narration. Les dialogues sont toujours rapportés au style indirect, parfois indirect libre ; dans les deux cas, ce n'est pas facile à manier et cela alourdit un peu le style qui se veut, la plupart du temps, minimaliste. Ces remarques sont surtout valables pour les quatre ou cinq premiers chapitres. Après, soit je me suis habituée, soit le style s'est fait plus fluide. Un peu des deux, je dirais… Mais bref, j'ai bien aimé cet émouvant premier roman, et je me ferai un plaisir de suivre cet auteur. À découvrir !
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Les oiseaux rares ce sont les "héros" ordinaires de ce roman. Ordinaires et pourtant rares... On les rencontre dans de courts chapitres et l'on se dit qu'un moment qu'il faudra bien qu'ils se rencontrent. L'histoire a de multiples ramifications et l'on s'y perd un peu. Mais les phrases sont belles même si quelquefois j'ai eu l'impression que l'auteur faisait de la sociologie.
Des rêves, des espoirs, des vies abîmées, des mensonges, de la colère, et des douces, des convaincues, des gueulardes... Il y a beaucoup dans ces pages. Les chapitres sont courts, mais le texte est dense. Une longue dissertation, sans dialogue et presque sans pause pour dire notre monde. Pas vraiment de concession et une vérité sans fioriture.
Juste la vie quoi...
J'ai lu ce roman avec un peu d'essoufflement, mais l'auteur sait rebondir pour nous ferrer. Jolie histoire, jolie rencontre. Un livre positif ( peut-être? ) au titre et à la couverture attirante.

Merci à babelio pour cet envoi et aux éditions du Seuil.
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son roman avec ce microlycée de Vitry pour décors, où il intervient régulièrement.
Ce roman est une petite bulle de savon s'évaporant dans les effluves sentimentaux de deux écorchés vifs, marqués au fer rouge de leur solitude et d'une vie sans complaisance. Lorsque les mots défilent avalés avec ferveur et curiosité une note de musique tinte une lecture passée, Les heures souterraines de Delphine de Vigan, cette ambiance lourde d'une société pesante, où les personnages errent dans un marasme les noyant, pour se perdent. Certes Les oiseaux rares dessinent des contours différents de ses acteurs, l'atmosphère lourde s'illusionne d'un oasis perdu, proche à portée de mains, d'avoir ce choix de le trouver pour le garder au plus près de leur coeur. Hugo Pavot s'entoure de ces individus qu'ils côtoient au fil de sa vie, ce filagramme s'installe naturellement dans ce roman avec ce duo improbable, cette jeune femme de 23 ans et de ce vieil homme de 82 ans, tous deux emprisonnés dans un passé tumultueux, Sihem et Emile, dit Zapata vont se percuter pour une fusion anticonformiste.
Les personnages sont multiples, derrière les quatre principaux, Rose directrice de la résidence pour personnes âgées, Hélène, professeure de français et nos deux sauvages s'apprivoisant sans oublié ce jeune Algérien Achir, égaré dans cette Algérie de Kamel Daoud avec Mes indépendances Chroniques 2010-2016. Nous pouvons rencontrer Mounia, une artiste Algérienne courant le monde avec ses photos, Norbert, un ami d'Émile, ancien serrurier devenant sénile, monsieur Ving, un pensionnaire de la résidence, fantôme d'un Pol Pot lui volant sa vie, Jeanne, une ancienne pensionnaire, morte, Selma, institutrice, amoureuse d'Achir, Kenza, une camarade de Selma au microlycée, Madeleine faisant partie de la choral, c'est l'Émile en féminin, Talis, conteuse se produisant dans le cadre du Festival des mots à Oran, une amie à Achir comme Zineb, créatrice de ce festival et Djamila militantisme féministe, luttant contre le code de la famille, Mame Diarra, une élève de ce lycée en proie à un avis d'expulsion, elle est l'injustice d'une France bureaucrate, Julia une nouvelle professeure de philosophie intérimaire et Aïcha, une jeune fille étonnante, voilée mais buvant de l'alcool et fume, disant « pourquoi la religion serait incompatible avec la cigarette et l'alcool. ». Tous ses acteurs de ce roman offrent à Hugo Paviot une farandole cristallisant la pluralité de notre société, ce monde qui construit l'histoire nouvelle, ce combat de tous les jours, celui d'une jeunesse s'éloignant de ses aïeux, de l'échec scolaire, de l'origine avec Sihem franco-algérienne de ces parents, nait en France, se considérant aux yeux de tous, algérienne en France et en Algérie aussi lors de sa visite sur ses terres de ses ancêtres.
Cette jeune fille se bat avec son passé, et son manque de confiance en elle, cherchant un appui un soutien, qu'elle trouvera avec Hélène et surtout l'amitié d'Émile, dit Zapata. Ne cesse de fuir, de combattre ses démons, cette impatience, cette fièvre qui coule dans son veines, cette brulure, cette fracture familiale, elle n'a plus de repère, juste l'instinct animal de survit et ce feu bouillonnant sa chair pour devenir ce volcan incontrôlable avec l'ami de Kenza Gaëtan, pour une punition de soumission et de vulgarité.
Émile ressemble au personnage du roman, le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, avec une vie digne d'un roman d'aventure, des parents et des grands parents côtoyant des écrivains, participant à des événements importants historiques. Cet homme est touchant, vivant dans cette résidence avec ces cartons remplissant une vie et son appartement, son verre de rouge à chaque repas, son charme, ses petites histoires, ses cartes de restaurants à la mémoire de cers plats de ses villes, de ses rencontres culinaires, les partageants avec cette jeune fille Sihem, lui apprenant la géographie. Mais les apparences sont souvent trompeuses, Zapata cache un passé trouble et sombre que va découvrir Sihem dans une confession d'un condamné.
Hélène est une femme happée par sa passion des oiseaux, deux enfants, héroïne de Sihem, elle donne beaucoup à ce microlycée, comme Rose, directrice de la résidence, lieu de rencontre entre ses deux êtres que tout oppose, divorcée avec eux filles, leur offrant son amour, un chat aussi , complice pour ce lien qui s'étire vers l'infini, pouvoir aider ses deux filles.
Achir, jeune homme élevé par son oncle, l'aidant dans son garage, vivant dans un pays rongé par les hommes en uniformes et les inégalités, amoureux silencieux, entourée d'amies en résistance, se perd dans les paradis artificiels de Baudelaire, faisant de temps à autre des courses pour un ami plus ou moins légale, pour arrondir ces fins de mois.
Hugo Paviot d'une écriture nerveuse, des phrases courtes, aucun dialogue, un style fluide où chaque chapitre narre un personnage, ses émois, sa vie, son présent, ses humeurs, ce style indirect emporte le lecteur vers des tableaux en mouvements, bousculé par ses dialogues qui s'infusent dans la narration, pour un regard extérieur plus littéraire.
De Vitre sur Seine, à la plage de Prat, de la forêt de Rambouillet jusqu'en Algérie, cette ronde de paysage illumine nos personnages principaux, des oiseaux qu'épient Hélène, ce va et vient entre la résidence pour personnes âgées et le microlycée, cette amitié forte entre Zapata et Sihem, pour une réconciliation générationnelle et ce voyage en Algérie, ce lieu magique pour ne pas oublier Albert Camus et son livre l'été et ses inspirations face à ce décor que foulent notre jeune Sihem, Zapata et Achir comme un clin d'oeil de l'auteur à notre prix Nobel de littérature, parlant aussi de ce personnage le Mythe de Sisyphe.
Ce style l'épanadiplose sublime encore plus ce roman, ce rêve animant au début la fièvre nocturne d'Achir, d'une fuite par bateau pour se libérer, comme Sihem à la fin d'une chute en pleine mer, cette boucle referme l'intrique sur elle-même.


Un plaisir certain, magnifique
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J'ai achevé la lecture du livre Les oiseaux rares d'Hugo Paviot il y a déjà quelques jours et je garde bien en tête les personnages de cet ouvrage aux thèmes multiples – et tellement d'actualité – qui ne laissera pas le lecteur indifférent.

Les chapitres, assez courts, sont composés de phrases également courtes. Il n'y a pas de dialogues, chaque conversation ou émotion étant relatée par les personnages respectifs. Ce style indirect peut surprendre le lecteur au départ, mais une fois happé par l'histoire, celui-ci n'en fait plus cas. Au contraire, il peut ainsi mieux appréhender ce qui se passe réellement dans leur tête.

On découvre ainsi Sihem, jeune Franco-Algérienne de 23 ans, décrocheuse scolaire, qui tente de reprendre ses études dans un microlycée. Son enfance difficile l'a laissée particulièrement cabossée et mal dans sa peau. Cette fois elle veut y croire, car dans ce lycée heureusement, « on considère les enfants comme des personnes. On a le droit de parler comme on veut. On a le droit de rêver ».

Le hasard faisant parfois bien les choses, elle est hébergée dans une résidence pour seniors autonomes. C'est là qu'elle croise Émile, un octogénaire surnommé Zapata. Dès leur première rencontre, quelque chose les attire l'un vers l'autre. Peut-être est-ce leur parcours difficile ou leur solitude ? Zapata le résume ainsi : « Toi et moi on est pareil. Moi aussi je suis métis. Moitié vivant, moitié mort. Alors je te comprends. » Peu à peu, ces oiseaux rares vont s'apprivoiser, chacun aidant l'autre à avancer.

À Alger, de l'autre côté de la Méditerranée vit le jeune Achir. Malmené par la vie lui aussi, il travaille chez son oncle et vit de petits trafics. Son existence est morose, ses nuits peuplées de cauchemars et il sait qu'il devra sans doute s'exiler comme tant d'autres l'ont fait avant lui pour prendre enfin son destin en main.

L'intrigue se noue doucement et le lecteur se demande comment l'auteur va pouvoir rapprocher des êtres à la fois aussi ressemblants et aussi éloignés.

Deux autres personnages clés vont aider Sihem à prendre sa vie en main. Pour Hélène, sa professeure de français, les élèves « sont des oiseaux qui ne savent pas encore qu'ils peuvent voler ». Dans l'anarchie organisée du microlycée, son but est de redonner confiance à ces jeunes déscolarisés, même si « elle a parfois l'impression d'être Don Quichotte qui se bat contre des moulins ». Grâce à elle, Sihem va reprendre le goût des études et découvrir et aimer la littérature. Hélène saura aussi trouver les mots pour la faire revenir au lycée lorsqu'elle reçoit son appel à l'aide.

Toute aussi généreuse et bienveillante, Rose, la directrice de la résidence chouchoute ses pensionnaires, venus de tous les horizons : Zapata, Raymonde, Madeleine, Monsieur Ving et tous les autres. Chacun est arrivé avec son vécu et ses souvenirs ou, comme Zapata, toute sa vie dans quelques cartons empilés dans son appartement.

Peu à peu, naît une amitié improbable mais réelle entre Zapata et Sihem. le lecteur ne peut que sourire lorsque Zapata fait découvrir la géographie de la France à Sihem grâce aux cartes de restaurant qu'il a accumulé pendant des années dans une boîte à chaussures. Il la motive, la pousse lorsqu'elle doute ou se trouve nulle : « Toi tu n'a pas peur de te montrer comme tu es. Tu peux encore rêver de rester toi-même. C'est le plus beau des talents. »

Avec l'aide d'Hélène et de Rose, Zapata lance l'idée d'un voyage en Algérie et parvient à convaincre une Sihem réticente : « Pour avancer il faut deux jambes. Tu en as une ici, et une là-bas. » Et c'est ainsi que les destins d'Émile, de Sihem et d'Achir vont se croiser sur l'autre rive de la Méditerranée.

Avec eux, nous partons en voyage et prenons grand plaisir à découvrir Alger la Blanche, son front de mer, sa Casbah et ses dédales de rues. Achir, leur guide et ange gardien, est trop heureux de leur faire découvrir les lieux qu'il affectionne par-dessous tout, comme le petit port de la Madrague et les magnifiques ruines romaines de Tipaza. Une soirée avec des amis d'Achir leur fait réaliser à quel point les jeunes Algériens « sont pleins de rêves pour leur pays mais semblent résigner à ne pas les voir se réaliser ». Sans vouloir divulgâcher le dénouement, ce voyage se révèle être un tournant pour Sihem, Zapata et Achir. Zapata a pu se décharger de ses secrets et il est prêt pour le dernier acte de ses aventures sur cette terre. Sihem, enfin apaisée, sait qu'elle va pouvoir voler de ses propres ailes. Elle n'est plus l'animal blessé qu'elle était lors de leur première rencontre.

Ce roman est un ouvrage qui fait du bien, sans mièvrerie aucune selon moi. Les personnages sont attachants et pleins d'humanité. Au fil des chapitres, nous partageons leurs moments difficiles, leurs peines, leurs doutes mais aussi leurs petites victoires ou joies quotidiennes. Et nous nous disons que finalement, avec plus de bienveillance et d'entraide et moins de préjugés, il devrait être possible à chacun de trouver sa place dans la société.

Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil de m'avoir permis de découvrir ce beau premier roman d'Hugo Paviot.

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critiques presse (1)
Culturebox
27 juillet 2020
Dans un premier roman tendre, le dramaturge Hugo Paviot dresse le portrait d’écorchés de la vie. Au centre, la jeune Sihem, une décrocheuse scolaire, qui reprend ses études dans un microlycée et lutte pour s’en sortir.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Madeleine a 74 ans. Elle vit en dessous du seuil de pauvreté. Elle ne supporte plus d'habiter dans une zone de non-droit. Elle en a marre des jeunes qui trafiquent dans sa cité et ont colonisé sa cage d'escalier. (...) Elle en a marre mais attention, elle n'a rien à voir avec les vieux fachos qui votent extrême droite. Elle dit ce qu'elle a à dire et si ça ne plaît pas, tant pis. Elle trouve ça dingue d'être de gauche et de se faire traiter de nazie parce qu'elle ne supporte plus les petits dealers. Les bobos n'ont qu'à venir habiter chez elle, après on verra bien ce qu'ils diront !
(p. 65)
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Et aussi, tu peux me tutoyer. Entre gens du peuple, on est tous camarades. Sihem dit qu'elle veut bien essayer mais qu'elle n'est pas habituée à tutoyer les personnes plus vieilles qu'elle. Emile la rassure. Elle prendra le pli. Maintenant, explique-moi tout ça [internet]. Tu n'oublieras pas de me donner aussi les tarifs. Tout travail mérite salaire. Il sent qu'elle va rétorquer qu'il n'en est pas question. Il ne lui laisse pas le temps de reprendre la parole. Toi et moi, on est pareils. Moi aussi, je suis métis. Moitié vivant, moitié mort. Alors je te comprends. On s'y met ?
(p. 60-61)
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Elle vient d'arriver à la résidence. Elle est lycéenne, il paraît. Elle a l'air bien vieille, pour une lycéenne. Il a cru comprendre qu'elle est dans un établissement spécial. Encore une qui a poussé de travers. Une mauvaise herbe qu'on a arrachée d'un jardin d'enfants qui ne ressemblait pas au paradis.
(p. 30)
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Elle dit toujours que la parole est l’arme qui touche le plus durablement sa cible. Que les balles tuent les corps des auteurs mais n’atteignent pas leur esprit. C’est pour ça que les pouvoirs redoutent les mots. Ils sont invincibles. Ils ne s’emprisonnent pas. Ils ne meurent pas. Ils se transmettent comme les gènes de génération en génération. Ils sont les étendards des combattants de la paix. (p. 72)
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Il a bien eu un ami, avant, mais maintenant il est gâteux. Norbert habite une autre résidence. Pas pour longtemps. A terme, ils ne vont pas pouvoir le garder. Il est bon pour la maison de retraite. Avant, Norbert, était serrurier à Paris, rue des archives. Il se tient désormais devant sa dernière porte et rejoindra bientôt les archives de sa vie.
( p 28)
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