Coup de coeur poétique! Je découvre
Octavio Paz, poète mexicain nobélisé en 1990, par ce recueil composé d'un poème-fleuve qui d'ailleurs ne se termine pas puisqu'il se conclut par ":"
Dès le début, j'ai été transportée par le mouvement du poème, mouvement qui ne cessera pas jusqu'à la fin, poème mouvant, changeant, évoluant, traversant toutes les phases de la vie, de la mort jusqu'à la renaissance; Voici les premières lignes:
un saule de cristal, un peuplier d'eau,
un haut jet d'eau arqué par le vent,
un arbre bien planté quoique dansant,
un cheminement de rivière qui s'incurve,
avance, recule, vire
et arrive toujours:
une démarche paisible d'étoile ou de printemps sans hâte,
eau les paupières fermées dont sourdent toute la nuit des prophéties
J'arrête là mais j'aurais pu recopier tout le poème.
Celui-ci peut se lire d'une haleine, tant il est transporté, intense, et parce qu'il ne se pose jamais, les strophes se succèdent les unes aux autres, et de là vient cette impression de transformations qui s'enchainent, tout étant lié, le sublime et l'horreur, la vie et la mort, tout cela dans une écriture passionnée, dynamique et riche, proche du surréalisme et en même temps très lyrique.
Une fois n'est pas coutume, je vais de ce pas le relire!