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EAN : 9782070249596
64 pages
Gallimard (09/03/1962)
4.58/5   6 notes
Résumé :
Octavio Paz, né à Mexico en 1914, a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1990. Sa poésie se déploie sous le double signe de la passion et de la rigueur. Une ligne d'Apollinaire qui sert d'épigraphe à "Saison violente" souligne le sens et le but de son oeuvre : "Ô Soleil, c'est le temps de la raison ardente". Concentration verbale et expansion vitale. Un aphorisme d' "Aigle ou Soleil", livre de poèmes en prose, définit son attitude poétique : "Arracher les masques de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Coup de coeur poétique! Je découvre Octavio Paz, poète mexicain nobélisé en 1990, par ce recueil composé d'un poème-fleuve qui d'ailleurs ne se termine pas puisqu'il se conclut par ":"

Dès le début, j'ai été transportée par le mouvement du poème, mouvement qui ne cessera pas jusqu'à la fin, poème mouvant, changeant, évoluant, traversant toutes les phases de la vie, de la mort jusqu'à la renaissance; Voici les premières lignes:

un saule de cristal, un peuplier d'eau,
un haut jet d'eau arqué par le vent,
un arbre bien planté quoique dansant,
un cheminement de rivière qui s'incurve,
avance, recule, vire
et arrive toujours:
une démarche paisible d'étoile ou de printemps sans hâte,
eau les paupières fermées dont sourdent toute la nuit des prophéties

J'arrête là mais j'aurais pu recopier tout le poème.
Celui-ci peut se lire d'une haleine, tant il est transporté, intense, et parce qu'il ne se pose jamais, les strophes se succèdent les unes aux autres, et de là vient cette impression de transformations qui s'enchainent, tout étant lié, le sublime et l'horreur, la vie et la mort, tout cela dans une écriture passionnée, dynamique et riche, proche du surréalisme et en même temps très lyrique.
Une fois n'est pas coutume, je vais de ce pas le relire!


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le monde change
quand deux amants, vertigineux et enlacés,
tombent dans l'herbe: le ciel descend,
les arbres s'élèvent, l'espace
n'est que lumière et silence, espace
ouvert à l'aigle de l'oeil,
passe la blanche tribu des nuages,
le corps rompt ses amarres, l'âme lève l'ancre,
nous perdons nos noms et nous flottons
à la dérive entre le bleu et le vert,
temps total où ne se passe rien
que son propre écoulement heureux,
[...]
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« […] y su grito y el grito del verdugo
y el grito de la víctima...
son llamas
los ojos y son llamas lo que miran,
llama la oreja y el sonido llama,
brasa los labios y tizón la lengua,
el tacto y lo que toca, el pensamiento
y lo pensado, llama el que lo piensa,
todo se quema, el universo es llama,
arde la misma nada que no es nada
sino un pensar en llamas, al fin humo :
no hay verdugo ni víctima...
[…]

[…] et son cri et le cri du bourreau
et le cri de la victime...
les yeux
sont des flammes et flammes ce qu'ils regardent,
une flamme l'oreille, une flamme le son,
des braises les lèvres, un tison la langue,
le toucher et ce qu'il touche, la pensée
et le pensé, flamme est celui qui pense,
tout brûle, l'univers est flamme,
et brûle le néant lui-même qui n'est rien
qu'une pensée en flammes, enfin de la fumée :
il n'y a bourreau ni victime...
[...] » (pp. 46-47)
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« […] todo se tranfigura y es sagrado,
[…]
las rejas de los bancos y las cárceles,
las rejas de papel, las alambradas,
los timbres y las púas y los pinchos,
el sermón monocorde de las armas,
el escorpión meloso y con bonete,
el tigre con chistera, presidente
del Club Vegetariano y la Cruz Roja,
el burro pedagogo, el cocodrilo
metido a redentor, padre de pueblos,
el Jefe, el tiburón, el arquitecto
del porvenir, el cerdo uniformado,
el hijo predilecto de la Iglesia
que se lava la negra dentadura
con el agua bendita y toma clases
de inglés y democracia, […]

[…] tout se transforme, tout est sacré,
[…]
les grilles des banques et les prisons,
les grilles de papier, les fils de fer barbelés,
les timbres, les épines et les piquants,
le sermon monocorde des armes,
le scorpion mielleux à barrette,
le tigre à gibus, président
du Club végétarien et de la Croix-Rouge,
l'âne pédagogue, le crocodile
jouant au rédempteur, le père des peuples,
le Chef, le requin, l'architecte
de l'avenir, le cochon en uniforme,
le fils préféré de l'Église
qui lave sa noire denture
avec de l'eau bénite et prend des leçons
d'anglais et de démocratie, [...] » (pp. 36-37)
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« […] escribes en mi piel y esas heridas
como un traje de llamas me recubren,
ardo sin consumirme, busco el agua,
y en tus ojos no hay agua, son de piedra,
y tus pechos, tu vientre, tus caderas
son de piedra, tu boca sabe a polvo,
tu boca sabe a tiempo emponzoñado,
tu cuerpo sabe a pozo sin salida,
[…]

[…] tu écris sur ma peau, et ces blessures
comme un habit de flammes me recouvrent,
je brûle sans me consumer, je cherche l'eau,
et dans tes yeux il n'y a pas d'eau, ils sont de pierre,
et tes seins, ton ventre, tes hanches
sont de pierre, ta bouche a un goût de poussière,
ta bouche a goût de temps empoisonné,
ton corps a goût de puits sans issue,
[...] » (pp. 26-27)
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Videos de Octavio Paz (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Octavio Paz
« […] […] comme le dira Octavio Paz (1914-1998), “la poésie mexicaine ne trouvait pas sa forme propre. Chaque fois qu'elle se risquait à exprimer le meilleur et le plus secret de son être, elle ne pouvait que mettre en oeuvre une culture qui ne lui appartenait que par un acte de conquête spirituelle“. […] Enrique González Martínez annonçait qu'il fallait “tordre le cou au cygne“ moderniste pour pénétrer dans la réalité concrète de la vie quotidienne : “Cherche dans tout chose une âme et un sens / caché ; ne te drape pas dans la vaine apparence“ […] »
« Le poème tournoie sur la tête de l'homme en cercles proches ou lointains
L'homme en le découvrant voudrait s'en emparer mais le poème disparaît
Avec ce qu'il peut retenir l'homme fait le poème
Et ce qui lui échappe appartient aux hommes à venir » (Homero Aridjis, « Le Poème », in Brûler les vaisseaux, 1975.)
0:00 - EFRAÍN BARTOLOMÉ 1:49 - MANUEL ULACIA 3:40 - VERÓNICA VOLKOW 4:36 - MARISA TREJO SIRVENT 5:41 - AURELIO ASIAÍN
6:12 - Générique
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Référence bibliographique : Poésie mexicaine du XXe siècle, traduction de Claude Couffon et René Gouédic, Genève, Patiño, 2003.
Images d'illustration : EFRAÍN BARTOLOMÉ : https://es.wikipedia.org/wiki/Efraín_Bartolomé#/media/Archivo:Efraín_Bartolomé_en_Berna,_1999.jpg MANUEL ULACIA : https://www.lavenderink.org/site/books/manuel-ulacia/?v=76cb0a18730b VERÓNICA VOLKOW : https://www.rogeliocuellar.mx/archivo/fotografia/4559/mx-rcu-esc-vovo-a-00020 MARISA TREJO SIRVENT : http://www.elem.mx/autor/datos/109900 AURELIO ASIAÍN : https://www.amazon.es/Aurelio-Asiaín/e/B001JWYBQ2/ref=dp_byline_cont_pop_book_1
Bande sonore originale : Mike Durek - The Good News Or The Bad News The Good News Or The Bad News by Mike Durek is licensed under a CC-BY Attribution License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/Michael_Durek/Piano_Music_for_The_Broken_Hearted_1221/05_The_Good_News_Or_The_Bad_News/
SOUTENEZ les efforts du « Veilleur des Livres » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=W2WVWAMNPGV4E
#PoésieMexicaineDuXXeSiècle #PoèmesMexicains #PoésieSudAméricaine
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