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Critique de Polomarco


Le cargo était pris entre ce "gros temps très dur" fonçant du large et la terre qui s'allongeait sans fléchissement sur une soixantaine de milles encore.
Pendant six heures -mais il aurait fallu que la vitesse ne diminuât pas- Vivaldi devait résister à la mer. Cependant celle-ci, lame à lame, l'entraînait vers la terre.
Au moment de la saute de vent, l'Arcturus naviguait à treize mille de la côte. Cette marge, grignotée peu à peu par la dérive, lui permettrait-elle avant de se trouver en une situation dangereuse (Vivaldi ne voulait pas penser : avant d'être jeté sur une plage) d'atteindre le point, au large de Terschelling, où il pourrait enfin céder au vent et à la mer et mettre le cap au sud-ouest d'abord, au sud peu après ?
Serait-il pris au piège ou y échapperait-il ?
(Première partie - chapitre premier - IV).

Parti d'Hambourg le 10 février 19.. à destination d'Anvers, le cargo Arcturus longe l'archipel des îles de la Frise. Un changement de vent, et son renforcement jusqu'à ce qu'il devienne une tempête, empêchent le cargo de tenir son cap et le font dériver dangereusement vers la côte. Il finit par s'échouer sur un haut-fond devant l'île de Juist. N'étant plus porté par l'eau, le bateau repose désormais sur un banc de sable sous-marin et, lourdement chargée de billes de bois et de balles de coton, sa coque menace de céder et de s'éventrer...

A destination d'Anvers raconte la lutte menée par le commandant Vivaldi pour sauver son navire et son équipage. Une lutte menée contre les éléments hostiles, mais aussi en cherchant à en tirer profit. Un suspense qui va crescendo, de plus en plus oppressant, au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture. On partage les craintes, les espoirs et les doutes du commandant, comme si on était avec lui dans la timonerie. Outre le fait qu'il sent la mer et le sable, ce roman sent le "vécu". Édouard Peisson fut en effet officier de marine marchande et le roman est saisissant de réalisme. S'il comporte beaucoup de termes techniques relatifs à la structure d'un navire, l'ouvrage offre aussi une analyse psychologique de premier plan : les réactions de chacun face au danger, au risque, à la peur. S'y ajoute une vivante leçon de géographie : les estuaires de l'Elbe, de la Weser et de l'Ems, les îles de la Frise, qui bordent la côte du Danemark, de l'Allemagne et des Pays-Bas, celle de Juist, désormais classée au patrimoine mondial de l'Unesco et offrant le plus long et plus beau banc de sable du monde, et les bateaux-phares qui jalonnent cette côte dangereuse.
Le tout fait d'A destination d'Anvers un roman passionnant, qui se lit d'une traite, tant le suspense saisit le lecteur.
Édouard Peisson, un auteur à (re-)découvrir.
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