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Critique de Subtropiko
« Les arbres affaissaient le poids de leurs houppiers sur les maisons en bois, les lianes s'enchevêtraient dans les poutres des vérandas (…) la nature était affamée. »
Il faut avant tout remercier Patricia Houéfa Grange pour la précision et la poésie de sa traduction de José Luís Peixoto dans « le chemin imparfait » ! Oui, le verbe « affaisser » peut être transitif (j'ai vérifié) … quant aux « houppiers », j'ai dû consulter le dictionnaire pour en comprendre le sens. Je ne parle ni ne lis le portugais, mais grâce à cette conteuse et passeuse, les images naissent. « Nous étendions les serviettes de plage sur la carrosserie d'une camionnette accidentée (…) Allongés sur les serviettes, peut-être avions-nous les yeux fermés ? – le soleil forçant la lumière à travers nos paupières –, ou peut-être regardions-nous le ciel ? le sans-fin traversé d'un semblant de nuage, de voile ou de spectre… »
Une langue en zigzags, un chemin – fût-il imparfait – vers la création, un auteur qui ricoche de son Portugal natal à sa terre d'élection, la Thaïlande, et à la ville jaillie du désert, Las Vegas, sur la piste de colis macabres… Un peu trop de faits divers au passage, peut-être ; mais la prose de Peixoto nous enroule, nous ligote, émerveillés, dans ses volutes. Les venelles de Bangkok comme les fagots de câbles en haut des poteaux sont la métaphore des recherches de l'auteur : « Chacun de ces milliers de câbles reliait une chose à une quelconque autre. » Au sommet, des hommes qui, parmi les étincelles, s'activent pour réparer une panne. « C'était incroyable la façon dont ils savaient distinguer les bons fils dans ce chaos. Leur tâche était de trouver un ordre, une logique. Cette minutie ressemblait à une leçon de vie. »
Le démêlage du monde aboutit aux deux questions clés : « Pourquoi j'écris ? Pourquoi je voyage ? » Peixoto, dans ce livre qui est aussi une méditation sur le temps, y répond.
Il faut avant tout remercier Patricia Houéfa Grange pour la précision et la poésie de sa traduction de José Luís Peixoto dans « le chemin imparfait » ! Oui, le verbe « affaisser » peut être transitif (j'ai vérifié) … quant aux « houppiers », j'ai dû consulter le dictionnaire pour en comprendre le sens. Je ne parle ni ne lis le portugais, mais grâce à cette conteuse et passeuse, les images naissent. « Nous étendions les serviettes de plage sur la carrosserie d'une camionnette accidentée (…) Allongés sur les serviettes, peut-être avions-nous les yeux fermés ? – le soleil forçant la lumière à travers nos paupières –, ou peut-être regardions-nous le ciel ? le sans-fin traversé d'un semblant de nuage, de voile ou de spectre… »
Une langue en zigzags, un chemin – fût-il imparfait – vers la création, un auteur qui ricoche de son Portugal natal à sa terre d'élection, la Thaïlande, et à la ville jaillie du désert, Las Vegas, sur la piste de colis macabres… Un peu trop de faits divers au passage, peut-être ; mais la prose de Peixoto nous enroule, nous ligote, émerveillés, dans ses volutes. Les venelles de Bangkok comme les fagots de câbles en haut des poteaux sont la métaphore des recherches de l'auteur : « Chacun de ces milliers de câbles reliait une chose à une quelconque autre. » Au sommet, des hommes qui, parmi les étincelles, s'activent pour réparer une panne. « C'était incroyable la façon dont ils savaient distinguer les bons fils dans ce chaos. Leur tâche était de trouver un ordre, une logique. Cette minutie ressemblait à une leçon de vie. »
Le démêlage du monde aboutit aux deux questions clés : « Pourquoi j'écris ? Pourquoi je voyage ? » Peixoto, dans ce livre qui est aussi une méditation sur le temps, y répond.
